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7 Égypte

(Ariane Sanchez, Colette Leduc, Roselyne Gendron et Mélanie Beaulieu)

Profil du pays

La République arabe d’Égypte est un pays transcontinental situé en Afrique du Nord-Est, tandis que sa péninsule du Sinaï est située en Asie de l’Ouest. Elle se trouve sur la côte sud de la mer Méditerranée orientale et elle est à l’ouest de la mer Rouge. La capitale est Le Caire. Sa superficie totale est de 1 001 450 km2. La majorité de sa superficie que l’on évalue à environ 94 % est désertique et est située à l’intérieur du Sahara. En raison du climat tropical aride, l’air y est sec et les pluies s’y font rares. L’Égypte est le troisième pays le plus peuplé d’Afrique avec un peu plus de 102 millions d’habitants. La majorité de la population vit le long de la côte du Nil, où la terre y est fertile. La langue officielle est l’arabe standard moderne, cependant, la langue couramment parlée est l’arabe égyptien. La majorité des Égyptiens se réclament du sunnisme introduit en Égypte en l’an 642. Seulement 10 % de la population se réclame du christianisme. (Wikipédia, 2022c)

L’Égypte a une très longue histoire que l’on peut remonter jusqu’à présent, grâce aux découvertes archéologiques, à 5 000 ans av. J.-C. L’Égypte ancienne et préislamique est caractérisée par cinq grandes périodes. L’époque archaïque représente la période prédynastique, où les plateaux ont été occupés par des communautés de chasseurs-cueilleurs. La période pharaonique de 3200 à 330 av. J.-C. est la période durant laquelle 30 dynasties de pharaons ont accédé au pouvoir et administré le pays. L’Égypte hellénistique est marquée par la conquête d’Alexandre de Macédoine en 333 av. J.-C. L’Égypte sera soumise aux souverains grecs jusqu’à 30 av. J.-C., où elle deviendra sous le protectorat romain. De 395 à 642, l’Égypte fait partie de l’empire d’Orient jusqu’à la conquête arabe de 642 par le général arabe Amr ibn al-As. L’Égypte restera sous l’occupation des conquérants musulmans jusqu’à la conquête ottomane de 1517, et ce, malgré les révoltes périodiques des Arabes et des Coptes, sous les Tulunides (868-905), les Ikhchidides (935-969), les Fatimides (969-1171), les Ayyubides (1171-1250) et les Mamelouks (1250-1517). L’Égypte restera sous l’occupation ottomane jusqu’à 1805. De 1805 à 1952, l’Égypte sera occupée par les Britanniques. L’Égypte accèdera à l’indépendance en 1922. (Larousse, s.d.)

Histoire

La première bibliothèque égyptienne connue à ce jour, et probablement la plus célèbre, est la Bibliothèque d’Alexandrie fondée en l’an 288 avant notre ère. Ptolémée Ier Sôter, alors roi d’Égypte, souhaitait faire d’Alexandrie la capitale culturelle. Démétrios de Phalère persuada le roi d’Égypte de construire un édifice qui assemblerait toutes les œuvres historiques, poétiques et philosophiques du monde, sous forme de papyrus. Il fit construire le Musée d’Alexandrie qui abritait des activités d’enseignement et de recherche, ainsi qu’une bibliothèque qui donnait accès aux chercheurs aux connaissances du monde et qui était également un lieu de création de la connaissance. Sa collection comptait à ses débuts près de 400 000 volumes. Les livres étaient principalement acquis par achat, par saisie, par don ou par la copie d’exemplaire acquis ou prêté. Le livre était considéré comme un instrument de pouvoir au service de la monarchie. Des bibliothécaires étaient sur place pour collecter, modifier et classer les textes de l’époque classique. À son apogée, la bibliothèque comptait près de 700 000 ouvrages. La bibliothèque d’Alexandrie fut détruite entre 48 avant notre ère et 642. Les raisons de sa destruction sont encore obscures à ce jour. (Wikipédia, 2022a)

Bien que la Bibliothèque d’Alexandrie soit la plus connue, ce ne fut pas la seule bibliothèque qui existait à cette époque en Égypte. Très tôt, des bibliothèques ont été construites pour le développement des sciences religieuses (Les lieux de diffusion de la culture, s.d.). Pour la plupart, les plus grandes mosquées avaient toutes leurs propres bibliothèques: « The great mosques always had their own libraries, which were considered to be an essential part of their liturgical furnishings » (Behrens-Abouseif, 2018a, p. 16). Les bibliothèques des mosquées mettaient à disposition des corans destinés à la lecture publique, mais également des ouvrages profanes qui pouvaient être prêtés. Les mosquées pouvaient en effet posséder des livres profanes, car la majorité de leurs collections provenaient de donateurs (Les lieux de diffusion de la culture, s.d.). La plus ancienne est la bibliothèque du monastère Sainte-Catherine qui aurait été construite au 4e siècle. Le monastère est encore aujourd’hui en activité et a été inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2002 (Oury, 2017). Les madrasas, des collèges d’enseignement des sciences religieuses, apparurent au XIe siècle (Les lieux de diffusion de la culture, s.d.). Il est dit que le « cadi Fadil (sous le règne de Saladin) ayant fait construire au Caire un collège portant son nom, y déposa cent mille volumes provenant de la bibliothèque du Palais » (Wiet, 1963, p. 9). Il s’agissait principalement des manuscrits cumulés par les califes fatimides. Cette bibliothèque disparue lors de la famine de 1295, sous le règne du sultan mamelouk, lorsque les étudiants vendirent les livres pour se nourrir (Wiet, 1963). D’autres madrasas, avec leur bibliothèque, virent le jour notamment la madrasa d’al-Nasir Muhammad en 1304, le khanqah au 14e siècle (sorte de couvent religieux, il s’agit d’une madrasa qui évolua et intégra davantage un caractère académique). Au 15e siècle, le khanqah était desservi par un bibliothécaire (Behrens-Abouseif, 2018a).

Les bibliothèques privées ont été constituées très tôt par des érudits. Bien que peu nombreuses avant le Xe siècle en raison du coût astronomique du papyrus et de l’importance accordée à la transmission orale, le nombre de bibliothèques privées a augmenté avec l’implantation de l’industrie du papier en Égypte dès le 8e siècle. Avec l’expansion du papier, les manuscrits se multiplièrent d’une extrémité à l’autre de l’empire. Le papier permit donc la consignation de l’information dans des volumes et l’on vit dès lors s’organiser le commerce du livre. Le IXe et Xe siècles furent d’ailleurs l’âge d’or des copistes, qui reproduisaient et copiaient des manuscrits (Wiet, 1963). La reproduction des manuscrits permit au calife, aux ministres et aux riches particuliers de fonder leurs propres bibliothèques. Certains d’entre eux permirent aux étudiants, chercheurs et érudits d’accéder à leur collection (Wiet, 1963). Le Waqf, un cadre juridique bâti sur l’intérêt général, encadrait le don des collections de livres et favorisa l’insertion des bibliothèques dans l’espace public (Les lieux de diffusion de la culture, s.d.). À partir de ce moment, les bibliothèques officielles et privées se multiplièrent en Orient. Notons parmi celles-ci la bibliothèque du Palais califien et « Maison de la Science » (dâr al -‘ilm) ou de la « sagesse » (hikma) fondée par le calife fatimide al-Hâkim au Caire en 1005. Cette institution était ouverte au public et chacun, peu importe leur statut social, pouvait consulter les ouvrages de leur choix et les copier. Cette bibliothèque ferma en 1171, lors de la prise de pouvoir par Saladin (Wiet, 1963). En conclusion, les premières bibliothèques étaient donc principalement des bibliothèques privées, des bibliothèques califales, des bibliothèques d’institutions religieuses (mosquées) et de collèges d’enseignement religieux.

Types de bibliothèques

Bibliothèque nationale

Dâr Al-Kutub est la Bibliothèque nationale d’Égypte. Elle est située au Caire et elle a été fondée en 1870. L’idée de créer une bibliothèque nationale est apparue au milieu du 19e siècle. Le projet a été proposé par le ministre Ali Pacha Mubarak, ministre des Travaux publics. La collection de la bibliothèque a été possible grâce au don de manuscrits, de livres, de cartes et d’autres documents en provenance d’autres bibliothèques et mosquées existantes sur le territoire. L’augmentation de la collection et du nombre de visiteurs amena le déplacement de la bibliothèque dans un nouvel édifice en 1904, puis en 1971. La collection de la Bibliothèque nationale d’Égypte et celle des archives nationales se trouvent en ces lieux. En 2003, le ministère égyptien de la Culture a élaboré un plan pour la protection des archives et des documents qui sont conservés à la Bibliothèque nationale d’Égypte en refusant catégoriquement le prêt des manuscrits (Wikipédia, 2022b). La Bibliothèque nationale d’Égypte est au centre de la structure organisationnelle dans l’administration des documents et des livres du pays afin de préserver les biens égyptiens de toutes les époques. Elle est d’une aide importante pour les chercheurs, les étudiants et le public. Afin d’offrir ses services à tous, la bibliothèque possède des bibliothèques mobiles et des bibliothèques subsidiaires (National Books and Documents House, 2022b). Elle fait affaire avec le Département des bibliothèques privées et douées afin de photocopier des documents pour ces fonds (National Books and Documents House, 2022a). La Bibliothèque nationale d’Égypte a également mis en place un catalogue numérique de 6 500 pièces sur du matériel numismatique islamique comme des pièces de monnaie, des médailles, des matrices, etc. (Bacharach et Anwar, s.d.) Ainsi, un grand nombre de pièces de différents pays et de différentes époques furent prises en photo afin de constituer une base de données ouverte. La bibliothèque nationale Dâr Al-Kutub est donc le centre des bibliothèques de l’Égypte puisqu’elle coordonne en grande partie la gestion de documents et la conservation de ceux-ci.

Bibliothèques publiques

La Bibliotheca Alexandrina est une bibliothèque publique et un centre culturel sous plusieurs aspects. (Encyclopaedia Britannica, s.d.) Elle cherche à recréer l’esprit d’ouverture et d’érudition de la Bibliothèque d’Alexandrie qui fut détruite selon une hypothèse en 47 av. J.-C. (Saux, 2021). L’idée de ce projet est venue à Mostafa El-Abbadi, professeur d’université en 1972. La nouvelle bibliothèque a officiellement ouvert ses portes le 16 octobre 2002 (Encyclopaedia Britannica, s.d.). La Bibliotheca Alexandrina possède une bibliothèque principale et six bibliothèques spécialisées, soit la Bibliothèque des Arts et du Multimédia, la Bibliothèque Taha Hussein pour les non et malvoyants, la Bibliothèque des Enfants, la Bibliothèque des Jeunes, la Bibliothèque des Microformes et la Bibliothèque des Livres Rares et des Collections Spéciales. La mise en place d’une section jeunesse dans la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie joue un rôle important dans l’alphabétisation des jeunes. Cette installation permet également de mettre de l’avant l’importance des bibliothèques dans l’apprentissage des jeunes, un aspect qui est encore très négligé en Égypte. Cette surface de 400 mètres carrée comprend près de 20 000 livres (Marchand, 1998). La bibliothèque possède également quatre musées, un centre des Sciences du Planétarium, des expositions permanentes et temporaires, un centre de conférences et des centres de recherches académiques et d’arts. Ainsi, ce grand complexe n’est pas seulement un entrepôt de livre ; il est un lieu de partage, d’apprentissage et de recherche du savoir. Avec 1,5 million de visiteurs par année, cette bibliothèque devient une attraction centrale du pays et permet de partager la culture égyptienne avec le monde (Bibliotheca Alexandrina, s.d.-c).

Bibliothèques universitaires

Plusieurs universités d’Égypte comportent des bibliothèques afin de fournir de l’information et d’aider les étudiants et les professionnels dans leurs recherches. C’est le cas de l’Université du Canada en Égypte qui possède une bibliothèque à la disponibilité des étudiants de tous les niveaux universitaires. La bibliothèque offre des espaces de silence et des espaces de travail d’équipe pour permettre aux étudiants de travailler librement. Elle donne également l’accès à plusieurs bases de données ainsi qu’à des ressources pratiques pour aider les étudiants dans leurs travaux et dans la rédaction de ceux-ci (Universities of Canada in Egypt, 2020). L’Université du Caire possède également une bibliothèque au sein de son établissement. Cette université donne une grande importance à sa bibliothèque dans l’éducation et dans le processus de recherche des étudiants. La bibliothèque contient un grand nombre de livres, de manuscrits, de périodiques, de cartes, de pièces archéologiques, d’encyclopédies et de livres rares (Cairo University, 2017).

Bibliothèques religieuses

L’institut dominicain d’études orientales (IDEO) fut fondé le 7 mars 1953 par les frères Georges Anawati, Jacques Jomier et Serge de Beaurecueil. Les trois hommes firent une demande au Vatican afin que celui-ci voit l’importance de l’Islam d’un point de vue spirituel. L’institut est maintenant un lieu important de recherche sur la religion et sur la civilisation arabo-musulmane (Dominican Institute for Oriental Studies, 2022b). La bibliothèque de cet institut est privée, mais ouverte aux chercheurs et aux étudiants en milieux universitaires. Avec ces 150 000 monographies, ces 1800 titres de revues et ces 20 000 textes classiques du patrimoine arabo-musulman, cette bibliothèque est un lieu influant dans plusieurs domaines comme en études islamologique, historique, philosophique, théologique, scientifique, etc. (Dominican Institute for Oriental Studies, 2022a)

Bibliothèques spécialisées et savantes

Puisque les bibliothèques en Égypte sont majoritairement privées, le pays se retrouve avec un grand nombre de bibliothèques spécialisées dans différents domaines et qui sont souvent réservées à une certaine élite de la population. Fondé en 1880, l’Institut français d’archéologie orientale, autrement appelé IFAO, est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel qui possède une bibliothèque spécialisée en histoire et en archéologie des origines de l’Égypte jusqu’aux temps modernes, mais ce n’est pas tout. Cette bibliothèque possède également des collections de documents religieux, sur l’Égypte pharaonique et copte ou encore durant la période de l’Antiquité gréco-romaine. Selon l’institut, la bibliothèque comporte 93 000 volumes, dont 1182 titres de périodiques (Institut français d’archéologie orientale, s.d.). La bibliothèque est ouverte aux étudiants à partir de la maîtrise et aux chercheurs.

Le musée d’Égypte possède également sa propre bibliothèque. En 1899, un budget a été donné au musée pour développer sa propre bibliothèque. À partir de 1903, la bibliothèque commence à prendre forme et le rez-de-chaussée se remplit rapidement de manuscrits en tout genre. En 1910, une extension est déjà envisagée, ce qui permettra à la bibliothèque de se procurer un grand nombre de livres sur l’histoire, la philosophie, la géographie, etc. En 1950, la bibliothécaire Dr Dia Abou-Ghazi a réussi à améliorer le processus d’acquisition des livres, ce qui a permis à la bibliothèque de posséder près de 5 000 livres. En 1976, une autre extension fut ajoutée à celle-ci. Aujourd’hui, la bibliothèque possède plus de 80 000 documents dans un grand nombre de langues et d’époques, sans compter plusieurs exemplaires de textes très rares (The Egyptian Museum, 2022). La bibliothèque du musée est ouverte pour la consultation des textes ou pour la visite de celle-ci.

Depuis 2017, on peut trouver huit bibliothèques en plein cœur des rues de la capitale du pays. Celles-ci sont libres d’accès et ne sont jamais fermées à clé. Les citoyens sont amenés à prendre des livres dans les bibliothèques et ils les ramènent lorsqu’ils ont terminé. Cette initiative permet à toute la population d’avoir accès à la lecture et encourage l’échange de livre dans le pays (De Matos, 2017).

Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques

Avant d’envisager la place qu’occupent les sciences de l’information dans un cadre éducatif, nous allons établir la place que peut prendre l’information dans la société. L’accès à l’information se fait difficilement par le biais des bibliothèques, vu le nombre limité de bibliothèques, mais également difficilement par lnternet. Effectivement, sur 105 530 371 habitants, 54 741 493 utilisent Internet en décembre 2021, ce qui fait 51,9 % de la population qui a accès à des ressources technologiques (Miniwatts Marketing, 2022a). Si l’on compare ces statistiques avec le Canada, plus de 35 477 625 habitants sur 38 281 870 ont accès aux informations Internet, ce qui fait 92,7 % de la population (Miniwatts Marketing, 2022b). On considère un très grand écart entre les deux pays, les conditions sont complètement différentes dans les deux cas. L’accès à l’information est soumis à une régulation ambiguë et assez lâche en Égypte, ce qui ne règle pas le problème d’illettrisme, « état de ceux qui ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture » (Stephan-Hachem, 2004 ; Larousse, s.d.). En effet, plus de 42 % de la population adulte en Égypte est illettrée (Stephan-Hachem, 2004). Ce facteur sociologique d’Égypte démontre bien le point de vue que les professionnels du sommet mondial de la société de l’information ont déclaré en 2003 : « Pour ces spécialistes du partage de l’information, il semble évident que mettre les moyens technologiques à la disposition des sociétés humaines ne suffit pas pour assurer l’accès de tous au savoir […] » (Stephan-Hachem, 2004, p. 252). Qu’elle soit accessible dans les bibliothèques ou sur Internet, l’information reste inadaptée au public qu’elle est destinée. L’accent fait sur l’accès Internet découle d’une progression massive des informations généralisées pour déjouer les réticences des régimes, ainsi une tolérance a été octroyée aux médias de masse. Cela implique que les grands périodiques généralistes égyptiens sont en ligne, ainsi que leurs archives (Stephan-Hachem, 2004).

Avec toutes ces informations qui caractérisent l’accès à l’information, on peut aborder le système interne d’une bibliothèque, c’est-à-dire l’organigramme de la bibliothèque d’Alexandrie. Celui-ci divise le secteur des bibliothèques en six fonctions à combler par des professionnels, dont deux potentiellement en lien avec les sciences de l’information : le département des services d’information et le département des services des bibliothèques spécialisées (Bibliotheca Alexandrina, s.d.-a.) Néanmoins, lorsqu’on essaye d’effectuer des recherches plus poussées sur les études nécessaires pour travailler dans une bibliothèque en Égypte, on découvre très peu d’informations. Il y a le métier de conservateur de bibliothèque, proposé par l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques en France ; en revanche, il ne semble y avoir aucune possibilité d’étudier les sciences de l’information en Égypte (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, s.d.). Les sciences de l’information, dans les pays arabes, sont encore partiellement abordées. Les préoccupations divergent plus vers des préoccupations différentes comme l’aspect technologique et matériel. Les sciences de l’information cherchent donc à transmettre les connaissances sans évoquer les contenus ni les problèmes liés à l’environnement socioculturel, économique et politique (Stephan-Hachem, 2004).

Toutefois, il est judicieux de mentionner l’ouverture du pays face à la bibliothéconomie, car en 2017, la bibliothèque d’Alexandrie a accueilli le 20e colloque national. Ce colloque, appelé « Réemploi du génie administratif dans les bibliothèques, les centres d’information et les archives », est organisé par l’Association Égyptienne des Bibliothèques. Lors de ce colloque, la bibliothèque Alexandrie propose la première traduction complète du Format Marc 21 pour les données bibliographiques en arabe. Réduisant la distance imposée par la barrière linguistique, cette avancée démontre les normes qui servent à la création de notices bibliographiques. Elles permettent un échange de données interbibliothèques qui vise à normaliser les outils, les systèmes et les pratiques bibliographiques arabes. Ainsi, cette étape a permis d’assurer un accès universel aux ressources (Bibliotheca Alexandrina, s.d.-b).

Association de bibliothèques

En Égypte, il existe plusieurs associations en rapport avec les bibliothèques et les bibliothécaires telles que : « the Egyptian Association for Libraries, Information and Archives; the School Library Association; the Society of Microforms and Information; the Society of Information Systems » (Feather et Sturges, 2003, p. 457).

« The Egyptian Association for Libraries, Information and Archives » (ELA) représente la plus grande et la plus ancienne association avec ses 20 000 membres. Elle a d’ailleurs été créée en 1948 (Feather et Sturges, 2003). Le Dr Mahmoud El-Shenety est le premier président du conseil d’administration de l’ELA (The Egyptian Association for Libraries, Information and Archives, 2021a). La vision de cette association est de travailler sur le développement professionnel et culturel durable des professionnels de l’information, d’améliorer les institutions d’information d’Égypte et de faire connaître la vision des professionnels de l’information aux autorités responsables de ces professionnels (The Egyptian Association for Libraries, Information and Archives, 2021c). L’ELA a d’ailleurs adhéré à la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA), une organisation mondiale s’occupant principalement d’améliorer les services offerts dans les bibliothèques du monde entier (The Egyptian Association for Libraries, Information and Archives, 2021b; International Federation of Library Associations and Institutions, s.d.). Cette fédération s’occupe, par la même occasion, de représenter les intérêts des bibliothécaires (International Federation of Library Associations and Institutions, s.d.).

« Middle East Librarians Association » (MELA) fait aussi partie des associations de bibliothèques d’Égypte. Cette association a pour missions : d’améliorer la qualité de la bibliothéconomie du Moyen-Orient par le développement de normes pour la formation des professionnels des bibliothèques et la profession, de rassembler et de diffuser l’information concernant les bibliothèques du Moyen-Orient et leurs collections et de présenter les décisions prises par les membres, de favoriser la communication entre ses membres à l’aide de rencontres et de publications, d’encourager la collaboration entre les bibliothèques du Moyen-Orient et ses membres, de coopérer avec d’autres organisations et bibliothèques du Moyen-Orient dans des projets ayant des bénéfices mutuels, de promouvoir la recherche et le développement de techniques d’automatisation et d’indexation (Middle East Librarians Association, 2022). Les membres pouvant faire partie de cette association sont des individus ayant été engagés par une institution et qui œuvrent, en tant que professionnels, dans les services des documents des bibliothèques du Moyen-Orient ou des individus intéressés par les services et fonctions qui concernent les documents des bibliothèques du Moyen-Orient. Ces services comportent, entre autres, l’administration, l’acquisition, le catalogage, l’indexation et plus encore (Middle East Librarians Association, 2022).

Cadre législatif

Dans les années 1828, les autorités gouvernementales de l’Égypte prônent une importance pour les documents et le dirigeant d’Égypte Mohammed Ali établit l’émergence du Daftarkhana, déclaré comme les archives nationales (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022). L’intention derrière ce bâtiment est de collectionner et de préserver les documents d’État, donc ceux-ci ne sont pas accessibles au public. Par la suite, l’établissement change de nom pour « Historical Records Departement » en 1932. Cette fois, les documents sont rendus accessibles au public. Selon la Loi n. 356 en 1954, l’« Egypt National Library Archives » (ENLA) est établie et légalisée, en parallèle avec le mouvement « Free Officers Movement » (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022). ENLA fait partie des organisations qui partagent des idées de développement professionnel du milieu des sciences de l’information, mais ne partage pas nécessairement l’idée de libre accès aux informations à la population. En effet, le but premier de ces archives nationales est de conserver une collection de documents rares et de les préserver pour ainsi rendre possible la circulation des informations qui concernent l’histoire de l’Égypte. En revanche, une multitude d’obstacles sur le plan de l’administration et des mesures sécuritaires découragent les possibilités de recherche d’informations (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022). Le moment le plus décisif se produit autour des années 1980, lorsque les autorités égyptiennes prêtent une attention particulière à l’ENLA, car elle serait la clé pour prouver la souveraineté de l’Égypte. En effet, une affaire juridique compromettait l’État égyptien, donc un arbitrage international incite une recherche dans les archives pour prouver un fait, malheureusement les procédures du public pour avoir accès à de l’information restent compliquées dans ces années. Ces obstacles déclenchent alors le deuxième tournant important dans les lois qui régissent les bibliothèques. Des manifestations se produisent dans le mois du juin en 2013 (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022).

Une remise en question du cadre juridique qui régit l’ENLA est donc réalisée pour évaluer son implication dans la circulation de l’information en Égypte. Légalement, les documents officiels sont distribués à un certain nombre d’organismes gouvernementaux seulement et les demandes d’accès sont compliquées à obtenir et peuvent être contrôlées par des agences de sécurité comme « General Intelligence Service » (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022). ENLA reste une organisation qui a très peu de pouvoir contre le gouvernement. En effet, comme le mentionne l’« Association for Freedom of Thought and Expression » : « […] the restriction of ENLA’s powers in favour of ministries and government agencies, and the lack of a binding law that obligates these agencies to transfer their documents to ENLA, thus wasting these documents in the cycle of archiving before reaching ENLA » (Association for Freedom of Thought and Expression, 2022, p. 8). Malgré les bonnes initiatives de l’ENLA pour rendre l’information accessible à tous, le cadre législatif imposé par le gouvernement restreint énormément ses possibilités d’action. En effet, comme démontré dans « Les moyens de la recherche en sciences de l’information dans les pays arabes : l’exemple de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite », le petit nombre d’articles traitant des pratiques professionnelles, tant dans leurs aspects législatifs et associatifs, qu’éthiques déboucheraient de l’absence de praticiens provenant de cette faible prise de conscience du gouvernement sur l’importance des documents (Stephan-Hachem, 2004). Les principaux problèmes de la gestion des documents gouvernementaux sont : des lois qui empêchent les agences gouvernementales de transférer leurs documents confidentiels et une absence de mécanisme spécifique qui régit le transfert des documents des différents ministères. Vu le peu d’importance accordée aux documents dans les bibliothèques, la faible prise de conscience des employés sur l’importance des documents et la perte d’un certain nombre de documents encore d’actualité dans le cycle d’archivage, il est logique d’établir la conclusion que ce n’est pas dans les priorités du gouvernement. Il ne priorise pas l’établissement de cadres législatifs plus stricts qui pourraient mieux protéger les documents et les rendre accessibles au public (Association for Freedom of Tought and Expression, 2022).

Information complémentaire et particularités

En Égypte, la modernisation en bibliothèque se révèle principalement grâce à l’« Information and Decision Support Center » (IDSC). IDSC est un organisme de service documentaire ayant conçu un logiciel nommé « Library Information System » (LIS). Ce logiciel a rapidement intégré la majorité des bibliothèques égyptiennes, permettant désormais l’accès à un catalogue collectif en ligne. Ce catalogue regrouperait l’ensemble des bibliothèques d’Égypte. C’est en 1997, après la publication d’un répertoire, que le catalogue est officiellement mis en service. En 1996, une nouvelle version de LIS est élaborée par l’IDSC dû à la rénovation de la Bibliothèque d’Al Azhar. En 1998, le catalogue compte 300 000 notices provenant de

57 établissements différents (Chevrant-Breton, 1998). Depuis 2000, l’IDSC continue de s’impliquer dans les décisions économiques, sociales et politiques en Égypte (Thunert, 2009). L’IDSC a d’ailleurs conclu une coopération pour le logiciel Oracle Corporation, en 2004, dans le but de faciliter l’accès aux informations au public égyptien (Thunert, 2009).

Références

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