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12 Islande

(Annie Paquin, Lamia Boumsied, Maxime Laprade, Ronel Kevin Attigbe)

Profil du pays

La République d’Islande est un pays insulaire de l’Atlantique Nord situé entre le Groenland et la Norvège. Cette île d’origine volcanique de 103 000 km2 est recouverte de nombreux glaciers et champs de lave et on y compte de nombreux geysers, sources thermales et volcans dont certains sont encore actifs. Grâce au Gulf Stream, elle a toutefois un climat tempéré (Boyer et al, s.d).

Sa langue officielle est l’islandais qui appartient à la branche nordique des langues germaniques. En raison de son isolement géographique, elle est la langue qui est restée la plus proche du vieux norrois, langue médiévale dans laquelle sont rédigées les sagas et dont sont issues les langues scandinaves. Les Islandais peuvent d’ailleurs très facilement comprendre ces textes dans leur version originale (Matthíasson et al, s.d.).

Malgré une population d’à peine 380 500 habitants en 2022, dont près des deux tiers vit dans l’agglomération de sa capitale Reykjavik, l’Islande possède une littérature parmi les plus remarquables au monde qui est intimement liée à la quête identitaire nationale. Ses plus grands chefs-d’œuvre sont incontestablement les sagas, ces contes épiques en prose issus de la tradition orale relatant à la fois des récits historiques et mythiques des Vikings, mais également la poésie eddique et scaldique datant elles aussi du XIIe et XIIe siècle, l’âge d’or de la littérature islandaise. Au XIXe siècle, naît le roman islandais et depuis, de nombreux écrivains islandais ont acquis une renommée internationale, le plus connu étant Halldór Laxness (1902-1998), lauréat du prix Nobel de littérature en 1955. Depuis une vingtaine d’années, les romans policiers islandais jouissent aussi d’une grande popularité (Boyer et al, s.d).

Histoire

L’Islande était inoccupée jusqu’à l’arrivée de quelques moines irlandais au VIIIe siècle, mais ce n’est qu’à partir de 875 que l’île commence à être véritablement peuplée par des Vikings originaires de Norvège. En 930, les chefs de clans créent l’Althing, le plus ancien parlement au monde encore en exercice, et qui marque le début de l’État Libre d’Islande. C’est notamment lors d’une des assemblées de l’Althing, qu’est prise la décision d’adopter le christianisme vers l’an 1000. À partir de 1262, l’Islande passe sous la domination norvégienne, puis danoise en 1550 en devenant luthérienne. Au XIXe siècle, une montée de nationalisme mena à son indépendance en juin 1944 pour devenir une république parlementaire. Après plusieurs décennies de prospérité, le pays fut durement touché par la crise financière de 2008. Deux banques durent être nationalisées après avoir fait faillite, ce qui entraîne de sévères politiques d’austérité (Matthíasson et al, s.d.).

Les monastères jouèrent un rôle important dans la création et la préservation de la culture littéraire à partir du XIe siècle jusqu’à l’arrivée de l’imprimerie vers 1530 et de la réforme luthérienne au cours de laquelle les biens de l’église furent confisqués, incluant les bibliothèques (Furner, 2021). Pendant la colonisation danoise, plusieurs manuscrits furent envoyés à Copenhague et ne furent rendus à l’Islande qu’en 1971. Au XIXe siècle, plusieurs bibliothèques et sociétés de lecture privées virent le jour. La Bibliothèque nationale d’Islande est fondée en 1818, la bibliothèque municipale de Reykjavik en 1923, la première bibliothèque universitaire en 1940 et les premières bibliothèques scolaires sont créées vers 1950 (Thorsteindóttir, 1976). Le pays célèbre le jour national des bibliothèques le 8 septembre qui coïncide avec la Journée internationale de l’alphabétisation (Richard, 2019).

Depuis son indépendance, à la fin de la deuxième guerre mondiale, il existe une tradition, qu’on appelle le Jolabokaflod (littéralement le « fleuve de livres de Noël »), qui consiste à offrir un livre, généralement islandais, à Noël. Les Islandais sont d’ailleurs de grands lecteurs et ont un taux d’alphabétisation de 99%, soit parmi les plus élevés au monde. Il s’agit du deuxième pays occidental publiant le plus de nouveaux livres par habitant après le Royaume-Uni, et un Islandais sur 10 a publié un livre au cours de sa vie (Richard, 2019). Selon une étude du Centre littéraire islandais, les Islandais lisent en moyenne 2,4 livres par mois alors que le tiers d’entre eux lisent chaque jour et plus de cinq livres par mois. Bien qu’ils préfèrent lire en islandais, les romans étrangers sont souvent lus en anglais, langue que les Islandais comprennent pour la plupart très bien en raison des coûts liés à la traduction étant donné le nombre peu élevé de locuteurs de l’islandais (Tómas, 2022).

Types de bibliothèques

L’Islande compte maintenant une soixantaine de bibliothèques publiques, sept bibliothèques universitaires, ainsi qu’une centaine de bibliothèques scolaires et spécialisées pour un total de 270 bibliothèques à travers le pays.

Bibliothèque universitaire et nationale d’Islande

La bibliothèque nationale d’Islande a été fondée en 1818 avec l’aide de dons privés et publics provenant d’autres bibliothèques européennes (Hannesdóttir, 2005). Elle comptait à son ouverture 1545 ouvrages et se situait dans la Cathédrale luthérienne de Reykjavik. Elle est rapidement devenue le lieu de prédilection pour le dépôt de toute publication réalisée en Islande. D’ailleurs, elle représentait le plus grand établissement de recherche au pays. Ses efforts de collection ont fait en sorte qu’elle possédait au XIXe siècle presque toutes les publications réalisées en Islande depuis le XVIe siècle. Elle a finalement obtenu son propre bâtiment en 1909. De son côté, la bibliothèque de l’Université d’Islande, fondée en 1940, faisait également office de bibliothèque de recherche et de dépôt. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’augmentation rapide du nombre d’étudiants et de publications a causé des problèmes liés à l’insuffisance de l’espace et des services offerts dans la bibliothèque. À cela se sont ajoutées les préoccupations du gouvernement islandais, qui estimait qu’il n’était pas financièrement viable d’avoir deux grandes bibliothèques de recherche pour un pays aussi petit (Sigurdsson, 1998). Pour toutes ces raisons, il fut décidé de jumeler la bibliothèque de l’Université d’Islande à la bibliothèque nationale. La bibliothèque nationale et universitaire d’Islande (BNUI) a ainsi été fondée en 1994.

Un des plus grands projets de la BNUI est la numérisation des collections (Aparac, 2000). En effet, elle est d’avis que la numérisation est vitale à la préservation et l’accès à ses collections, en particulier les documents uniques comme les manuscrits, les cartes géographiques et le matériel graphique (illustrations, photographies, vidéos, etc.). Son but est de préserver la culture islandaise en priorisant la numérisation d’ouvrages rares et endommagés. Elle s’est aussi donné la tâche de mettre en ligne tous les journaux de presse d’Islande (Hannesdóttir, 2005). Ainsi, elle bâtit peu à peu une bibliothèque électronique nationale réunissant sur Internet tous les documents publiés en Islande. En plus de préserver l’héritage national du pays, la bibliothèque, en tant que BU, a pour mission de soutenir les activités de recherche de l’Université d’Islande. Afin de réaliser cet objectif, comme plusieurs autres bibliothèques universitaires, elle s’est abonnée à des journaux académiques en ligne pour assurer un accès à l’information gratuit aux étudiants. Cependant, elle a observé que les coûts liés aux abonnements étaient souvent trop chers pour les plus petites bibliothèques de recherche et publiques (Sigurdsson, 1998). Dans son double rôle de BU et de bibliothèque nationale, elle a décidé de négocier des contrats avec les fournisseurs de bases de données pour offrir un accès aux bases de données en ligne à tous les habitants de la nation (Hannesdóttir, 2005). Ce service a été bien accueilli par la population islandaise, en particulier les chercheurs (Gylfadottir et Hlynsdottir, 2006). En 2004, le nombre de téléchargements d’articles via le service d’accès national s’élevait à 478 916.

Durant la pandémie de la Covid-19, la BNUI a été fermée durant plusieurs mois (Sverrisdóttir, 2020). Elle a donc dû adapter ses services en conséquence. Tous les services en ligne ont été élargis et exploités davantage. La bibliothèque a beaucoup usé de courriels, des médias sociaux et de son site Web pour informer la population de ses nouveaux services, qui incluaient la commande d’ouvrages pouvant être récupérés à l’entrée, ainsi que la numérisation d’articles et de chapitres de livres qui étaient ensuite envoyés par courriel. Elle a également refusé le retour de ses documents et a suspendu les frais de retard durant cette période. Le personnel a également commencé à offrir des services de référence sur Zoom. De plus, elle a réalisé un grand travail de collecte d’information sur la vie quotidienne à l’ère de la pandémie. La bibliothèque a ainsi reçu plusieurs journaux et vidéos de la part de la population islandaise.

Bibliothèques universitaires

La bibliothèque de l’Université d’Islande est longtemps restée la seule bibliothèque universitaire du pays. En 1971, l’Université de l’Éducation a été fondée, et elle possédait une bibliothèque comportant la plus grande collection dans les domaines de l’éducation et de la pédagogie (Hannesdóttir, 2005). Elle a ensuite été jumelée à l’Université d’Islande (University of Iceland, s.d.a). Celle-ci offre plusieurs autres bibliothèques spécialisées pour les diverses facultés, comme la médecine, le droit et les sciences naturelles. Les services sont accessibles à tous les étudiants, mais les documents de la bibliothèque de droit ne peuvent être empruntés que par des étudiants de cette faculté. En 1987, l’Université d’Akureyri a vu le jour (Hannesdóttir, 2005). Elle attribue une grande importance à l’accès libre à l’information, en travaillant sans cesse à agrandir ses collections numériques (University of Akureyri, s.d.). La bibliothèque de l’Université de Reykjavik, ouverte en 1999, comporte aujourd’hui 24 000 ouvrages imprimés et 200 000 livres électroniques (Reykjavik University, 2022). Elle offre également l’accès à 20 000 journaux académiques en ligne. On remarque que l’information numérique semble privilégiée. En effet, l’accès aux ressources électroniques dans les bibliothèques universitaires est bien plus large et plus développé que l’accès aux ressources matérielles (Hannesdóttir, 2005). Sous la coordination de la bibliothèque nationale et universitaire d’Islande, toutes les bibliothèques universitaires islandaises partagent le même catalogue, appelé Gegnir. Le catalogue est accessible à travers le portail Leitir (Reykjavik University, 2022). Les BU partagent également le même dépôt de publications académiques, appelé Skemman.

Bibliothèques scolaires

Les établissements scolaires islandais ont des bibliothèques, bien que certains soient encore en partie desservis par les bibliothèques publiques (Grunnskóli Drangness, s.d.). Les bibliothèques scolaires servent pour le travail et l’enseignement ; certaines d’entre elles, telle que la bibliothèque de l’école des Álftanes supervisée par un enseignant et un employé, sont dotées d’un laboratoire informatique qui sert à des fins pédagogiques (Álftanesskóli, s.d.). Les bibliothèques scolaires ont comme objectif le développement de la lecture, des compétences informationnelles, numériques, médiatiques et culturelles ainsi que la recherche d’information (Grunnskóli Borgarfjörðar, s.d.). La bibliothèque de l’école Stóru possède pour sa part des installations de travail pour 14 élèves et une collection de plus de 14 000 livres (avec livres audio, CD et vidéos) disposés dans un espace de 100 mètres carrés. Comme la bibliothèque de l’école Borgarfjörður, la collection de celle de Stóru est enregistrée dans le catalogue national Gegnir (Stóru Vogaskóli, s.d.). Les écoles primaires de l’Est Vatna spécifient que la collection de l’école Hofsós comporte des livres de poésie, des livres universitaires et des magazines. La bibliothèque publique est hébergée dans le bâtiment de l’école ; la collection et le service de prêt entre bibliothèque y sont accessibles. Toutefois, celle de l’école Hólar est en partie laissée en charge à des enseignants qui doivent procéder aux prêts (Grunnskólinn austan Vatna, s.d.). Dans certaines écoles, telles que l’école Auðar, la personne en charge de la bibliothèque n’est disponible que quelques heures par semaine (Audarskóli, s.d.).

Bibliothèques publiques

En Islande, les bibliothèques publiques provinciales sont depuis longtemps des espaces sociaux dont le rôle est central dans la vie communautaire (Eigenbrodt, 2010). Elles favorisent l’utilisation de l’informatique, offrent un amalgame de services adaptés aux besoins des usagers (Hreinsson, Holmkell et al., 2012). Le réseau des bibliothèques de la capitale Reykjavik reprend cette formule au sein de sept centres culturels, une bibliothèque mobile et une unité de lecture de conte pour les établissements préscolaires. La bibliothèque de la capitale entre en service en 1923. Un siècle plus tard, ses objectifs sont d’offrir des services favorisant la culture et le savoir pour les personnes de tous âges, promouvoir la démocratie, être accessible et inclusive afin de stimuler la créativité dans une atmosphère d’ouverture (Reykjavik City Library Culture House, s.d.). Le nouveau centre culturel Úlfarsárdalur, qui a ouvert ses portes en 2021 et offre de longues plages horaires, contient une bibliothèque, une école, une piscine et un centre de sport. Le réseau joue un rôle d’avant-garde dans le développement des autres bibliothèques publiques islandaises en observant les pratiques modernes appliquées ailleurs dans le monde (Reykjavik City Library Culture House, s.d.). Par ailleurs, la bibliothèque d’Akureyri, deuxième ville en importance du pays, s’en inspire directement (Akureyrarbæry, s.d.).

La politique 2021-2024 fait de la bibliothèque un espace social et une plateforme participative ouverte à tous. Elle adopte l’innovation, l’accueil chaleureux, l’ouverture d’esprit et l’égalité comme valeurs envers les usagers ; envers son personnel, elle favorise la réceptivité, le professionnalisme, le respect et la positivité. Son rôle est de créer des relations, dialogues et expériences ; favoriser le partage d’histoires, de connaissance et de culture ; égaliser les conditions, l’accès et les opportunités puis renforcer la littératie, la participation à la démocratie et l’innovation sociale. Le réseau vise la durabilité en termes environnementaux, l’accès universel, le développement et la participation de tous (Reykjavik City Library, 2021). Le service se sert des réseaux sociaux, pour la promotion de ses nombreuses activités culturelles variées, pour tous les âges, gratuites et orientées vers la stimulation de la créativité portant sur des sujets allant du tricot à la technologie. La bibliothèque offre aussi des espaces pour les activités créatives, de la machine à coudre au studio d’enregistrement en passant par l’imprimerie 3D et les ateliers collaboratifs. Elle offre aussi des services payants comme le déplacement d’un bouffon conteur et l’organisation de marches de groupe sur le thème de la littérature (Reykjavik City Library Culture House, s.d.). La plupart des collections des bibliothèques publiques sont répertoriées dans le catalogue centralisé Gegnir (Borgarbyggð, s.d.).

Bibliothèques spécialisées

En Islande, beaucoup des collections spéciales se retrouvent dans les bibliothèques universitaires. Il existe environ une centaine de bibliothèques spécialisées, portant sur la radiodiffusion, la pêche, la vie marine, l’énergie, etc. (Sveinsdóttir, 2017). La Banque Centrale d’Islande ou les hôpitaux maintiennent des collections, répertoriées sur Gegnir, qui servent aux usages intra-muros bien qu’il soit possible d’y accéder sous conditions (Central Bank of Iceland, s.d.). Les bibliothèques de différents hôpitaux, principalement électroniques, sont destinées au personnel et aux académiciens (Akureyri Hospital, s.d.) mais demeurent ouvertes à tout le monde. Les livres imprimés sont disponibles dans le catalogue Gegnir (Heilbrigðissvísinda Bókasafn, s.d.). Des activités artistiques ou littéraires ont lieu dans les bibliothèques carcérales : à titre d’exemple, en 2014, une diffusion est projetée dans celle de la prison de Hólmheiði (Bergþórsdóttir, 2019).

Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques

L’éducation en bibliothéconomie a été instaurée en 1956 par le bibliothécaire de l’Université d’Islande, Dr. Björn Sigfússon (Hannesdóttir, 2005). Le programme de bibliothéconomie, disponible seulement à l’Université d’Islande, a été offert comme sujet additionnel que les étudiants pouvaient suivre en même temps qu’un autre programme de baccalauréat, souvent l’histoire ou la littérature. Les cours, qui incluaient la paléographie et la recherche historique en bibliothèque, étaient donnés par le bibliothécaire lui-même, ainsi que par des enseignants travaillant à temps partiel (Bury, 1977). Le but du programme étant de former des bibliothécaires pour la bibliothèque nationale et celle de l’Université d’Islande, la formation comprenait deux à quatre semaines de stage dans la BU (Hannesdóttir, 2005). La formation pour les bibliothèques publiques n’est venue que plus tard ; leur gestion était auparavant en grande partie laissée à des bénévoles et des écrivains. Dans les années 1960, les cours du programme de bibliothéconomie se sont grandement diversifiés et spécialisés. Des sujets moins pertinents, comme la paléontologie, ont été retirés et remplacés par des cours sur la classification, l’indexation, le catalogage, la bibliographie et l’histoire des bibliothèques (Bury, 1977). Des cours sur le service de référence et sur les différents types de bibliothèques ont été ajoutés dans les années 1970. Ces années ont d’ailleurs amené plusieurs changements dans l’organisation du programme, qui était assez chaotique en raison de l’absence d’enseignants à temps plein. En effet, il arrivait souvent que des bibliothécaires soient relevés de leurs fonctions habituelles durant une session afin d’enseigner à temps plein. Le premier enseignant à temps plein du programme de bibliothéconomie a été engagé en 1975. La bibliothéconomie a ainsi pu s’établir pleinement comme un programme d’étude de premier cycle, pouvant être complémenté par des cours d’un autre domaine au choix afin d’obtenir le nombre de crédits nécessaires à l’obtention du diplôme (Hannesdóttir, 2005). Des cours d’archivistique et de gestion de l’information sur le Web ont plus tard été ajoutés au programme. En 2004, un programme de maîtrise de deux ans en bibliothéconomie et sciences de l’information a été instauré pour les étudiants détenteurs d’un baccalauréat dans n’importe quel domaine. La formation comprenait deux sessions de cours théoriques, une session de stage et un travail final. Un programme de maîtrise avec mémoire était également disponible.

En 2013, le programme de baccalauréat en bibliothéconomie et sciences de l’information a été annulé (Háskóli Íslands UGLA, s.d.). La discipline n’est maintenant enseignée qu’aux études supérieures, dans les deux programmes de maîtrise, ainsi que dans un programme d’un an offert aux professionnels de l’information et d’autres disciplines qui souhaitent se spécialiser dans un domaine précis des sciences de l’information (Háskóli Íslands, s.d.). Un programme de doctorat est également offert.

Les études en sciences de l’information ne sont offertes qu’à l’Université d’Islande, mais plusieurs étudiants décident de faire leur maîtrise à l’étranger, en particulier au Royaume-Uni (Hannesdóttir, 2005). Les pays faisant partie des associations de bibliothèques nordiques, soit l’Islande, le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande, s’offrent aussi entre eux des programmes d’échanges d’étudiants dans le domaine des sciences de l’information (Hannesdóttir, 2003).

Association de bibliothèques

Les principaux objectifs de l’association islandaise des bibliothèques et des sciences de l’information sont de renforcer la coopération entre les bibliothèques et les professionnels travaillant dans le domaine de l’information. Encourager le développement des bibliothèques islandaises ; travailler pour la reconnaissance de l’importance des services des bibliothèques et des centres d’information au sein de la société islandaise ; travailler avec d’autres organisations islandaises ayant des objectifs similaires et renforcer les contacts avec des organisations ayant des objectifs similaires dans d’autres pays. L’association est avant tout une organisation de membres personnels, professionnels et paraprofessionnels d’Islande, mais accueille les membres étrangers (Upplýsing, s.d).

En 1999, quatre associations de bibliothèques (l’Association des bibliothèques d’Islande, l’Association des bibliothécaires professionnels, l’Association des bibliothécaires de recherche et l’Association des bibliothèques publiques et scolaires) ont fusionné pour former une nouvelle association unie de bibliothécaires professionnels et para professionnels : Upplýsing – Félag bókasafns- og upplýsingafræða (Information – Association islandaise des bibliothèques et des sciences de l’information). La nouvelle association a repris tous les droits et responsabilités des anciennes associations, qui ont été abolies le 31 décembre 1999. La principale raison de cette fusion était d’unir leurs forces au sein de la communauté des bibliothèques islandaises pour mieux répondre aux besoins et aux objectifs du comité de la bibliothèque, en particulier dans l’élaboration des politiques et la représentation des bibliothécaires. En outre, cela permettrait d’économiser du travail, en ayant par exemple qu’un seul comité exécutif au lieu de quatre, d’autant plus que les associations précédentes fonctionnaient exclusivement sur une base volontaire. Il est prévu, dès qu’il y aura une base financière, d’embaucher un secrétaire général pour l’association. La fusion devrait avoir un effet bénéfique sur l’élaboration de la politique générale dans le domaine de la bibliothéconomie et des sciences de l’information en Islande (Upplysing, s.d.).

Code d’éthique de l’association

Les membres de l’Association doivent permettre à chacun d’acquérir des connaissances et des informations, quel que soit le format de l’information, la langue ou le lieu. De cette façon, le député promeut la démocratie, l’égalité des droits et la liberté d’expression. Les membres doivent créer des liens entre le client et la connaissance en recueillant, préservant, organisant et diffusant l’information de manière professionnelle et efficace selon le rôle et les objectifs de l’institution ou l’entreprise pour laquelle il travaille. Ils ont l’obligation de servir à la fois l’individu et la communauté en favorisant l’utilisation de l’information, en stimulant la lecture et en attirant l’attention sur la richesse de la littérature nationale. Ils doivent également s’acquitter de leurs fonctions professionnelles avec précision et fidélité et faire preuve de respect envers les usagers, quels que soient leur âge, leur sexe, leur race, leurs opinions politiques, leur religion, leur nationalité ou leur statut social. Ils doivent préserver la confidentialité concernant les informations personnelles, tel que sur les prêts des collections de la bibliothèque, les demandes d’informations et d’autres services. Ils devraient aider à la recherche d’informations et s’efforcer d’obtenir les informations les plus exactes en prenant conseil auprès d’autres collègues ou se référant à d’autres services si nécessaire. Ils ont la responsabilité de maintenir et améliorer leurs connaissances et compétences professionnelles, se tenir au courant des innovations en bibliothéconomie et sciences de l’information ainsi que dans d’autres professions qui soutiennent son domaine de travail. Ils ont pour responsabilité de préserver le respect et l’honneur de la profession, renforcer sa réputation et traiter ses collègues avec respect. Ils doivent promouvoir la coopération au sein de la profession, communiquer les connaissances professionnelles et participer aux débats professionnels de manière objective ainsi que respecter les codes de déontologie et les connaissances professionnelles des autres professions. Leur travail et leurs décisions doivent toujours être fondés sur une appréciation professionnelle. Ils doivent travailler sincèrement vers les objectifs de l’institution ou l’entreprise pour laquelle ils travaillent sans jamais céder aux pressions d’individus ou de groupes d’intérêts particuliers ni utiliser les installations de travail pour son propre avantage personnel ou pour diffuser de la propagande. La violation de ce code d’éthique donnera lieu à un avertissement du comité d’éthique de l’association. Des violations répétées peuvent entraîner l’exclusion du membre de l’association (Upplysing, s.d.).

Cadre législatif

Législation sur la liberté intellectuelle, les bibliothèques et la bibliothéconomie Islandaise

En Islande, les domaines de la liberté d’expression, de l’accès à l’information et des bibliothèques sont réglementés par des lois. La Constitution de 1944 stipule que toute personne a le droit d’exprimer sa pensée par écrit. La loi sur l’information n° 50/1996 réglemente les conditions d’exercice du droit d’accès aux informations publiques. La loi sur les bibliothèques publiques n° 36/1997 stipule que « les bibliothèques publiques sont des instituts de savoir et de culture. Leur but est de fournir aux personnes, enfants et adultes, un accès facile à un référentiel diversifié de livres et d’auteurs. La loi sur les écoles élémentaires n° 66/1995 soutient que chaque école doit obligatoirement disposer d’un centre de ressources qui doit être l’un des principaux supports aux activités scolaires et les installations, livres et les autres matériels didactiques dont il est équipé et son personnel doit en tenir en compte. Une autorité locale peut combiner les installations de la bibliothèque publique avec celles du centre de ressources scolaire à condition que cela ne réduise pas la valeur du centre pour l’école. Les lois sur les écoles secondaires n° 80/1996 stipulent que chaque école secondaire supérieure doit avoir un centre de ressources dont le rôle est de servir de centre d’information pour les élèves et les enseignants. Il sera équipé de livres et d’équipements audiovisuels, ainsi que d’autres ressources matérielles liées aux matières enseignées à l’école. Les locaux du centre de ressources doivent prévoir des installations d’étude avec accès à des ouvrages de référence. Les activités du centre de ressources scolaires doivent mettre l’accent sur la formation des élèves à la recherche autonome l’information et l’utilisation des bases de données. Les lois sur le fonds de la bibliothèque des auteurs n° 33/1997 comprennent un règlement sur la contribution du public. Les bibliothèques doivent en effet payer les droits d’auteurs pour exercer les droits de prêt des documents publiés (IFLA, 2000).

Information complémentaire/particularités

En 2000, le Consortium des Bibliothèques Islandaise fut créé pour normaliser les métadonnées des catalogues des différentes bibliothèques islandaises et bases de données de musées et institutions patrimoniales (monographies, manuscrits, articles scientifiques, œuvres d’arts, collections de photographies, cartes anciennes, documents archéologiques, etc.) afin de partager et réutiliser les données à l’échelle nationale (Sveinsdóttir, 2017). La normalisation de ces différentes bases de données, avec l’utilisation d’un puissant moteur de recherche, permit de rassembler tous ces documents dans un seul catalogue, Gegnir, accessible dans presque toutes les bibliothèques (BNUI, universitaires, publiques, scolaires et spécialisées) à partir de 2003. Cependant, à la suite du lancement du nouveau système centralisé, plusieurs problèmes sont survenus en raison de doublons, d’inconsistances et de disparités. Le personnel de la BNUI a dû passer plusieurs années après sa mise en service pour tout normaliser (Hannesdóttir, 2005). La mise au point de l’interface du catalogue présenta également de nombreux défis en raison des profils d’utilisateurs très diversifiés (citoyens, universitaires, élèves, personnel de musées, etc.) et de la variété de types de collections proposées (bibliographiques, archivistiques, muséales, photographiques, audiovisuelles, etc.).

En plus de faciliter le catalogage de nombreuses petites bibliothèques en régions peu peuplées et avec de modestes moyens, le processus de prêts interbibliothèques et l’accès aux documents patrimoniaux numérisés à travers le pays, ce catalogue centralisé, géré par la BNUI, a également aidé l’échange de ses métadonnées avec les bibliothèques d’autres pays nordiques à partir de 2006, puis avec l’Europe. Il a aussi permis la création d’une plateforme de prêts de livres audios et numériques, appelée Rafbókasafnið (Rafbókasafnið, s.d.), accessible aux usagers de la quasi-totalité des bibliothèques publiques d’Islande (Sveinsdóttir, 2017).

Références

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