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5 Finlande

(Caroline Barré, Maria Bodron, Virginie Duchesne, Caroline Robinson)

Profil du pays

La Finlande (Suomi en finnois) est un petit pays nordique de 5,5 millions d’habitants. Ses langues officielles sont le finnois (86%) et le suédois (5%) (Statistics Finland, 2023). La Finlande dénombre environ 2000 Samis, membres du seul peuple autochtone de l’Union européenne (Ville de Helsinki, 2023b). Cette république est membre de l’Union européenne depuis 1995 et de l’OTAN depuis 2023 (Ville de Helsinki, 2023a). Son parlement de 200 députés est élu tous les quatre ans au suffrage universel direct. Son gouvernement est une coalition multipartite dirigée par un premier ministre choisi par le parlement, et le chef d’État, le président de la république, est élu aux six ans au suffrage universel direct à deux tours (Finlande : institutions, s. d.). L’éducation finlandaise est de haut niveau et gratuite. Ce pays, reconnu pour ses valeurs d’égalité, pour sa gouvernance exemplaire et pour le respect qu’il accorde à la nature (qualité de l’eau, de l’air et des forêts), a été déclaré, en 2023 et pour une sixième année consécutive, comme État connaissant le plus grand indice de bonheur selon un rapport des Nations Unies (Finlande, 2023).

Histoire

La Finlande est un pays habité depuis 8800 avant notre ère, mais les sources écrites à son sujet remontent aux 12e et 13e siècles. En 1323, une bataille entre la Suède catholique et la République orthodoxe de Novrogod se termine en faveur de la Suède, faisant vivre à la Finlande près de 500 ans de gouvernement suédois. Seule la Carélie, à l’est, reviendra aux orthodoxes. Du 12e au 16e siècle, les bibliothèques finlandaises sont des initiatives de l’Église catholique et de l’aristocratie suédoise. L’implantation de la Réforme luthérienne en Finlande par Mikael Agricola, qui traduit la bible en finnois en 1548, donne un élan à la langue finnoise écrite et à la lecture. L’alphabet finnois est publié en 1543 et la première université est fondée en 1640 dans le grand centre qu’est alors Turku. La première bibliothèque publique ouvre en 1794 dans la ville de Vaasa. Des bibliothèques privées commencent à éclore à la fin du 18e siècle, favorisant l’émergence de livres non religieux. En 1809, la Suède perd contre la Russie qui fait de la Finlande un grand-duché autonome dans son empire. Un décret de 1863 y établit le finnois comme langue officielle (avec le suédois), et la Finlande est autorisée à avoir son parlement en 1906. De 1836 à 1870, 426 bibliothèques publiques émergent du concept des bibliothèques privées et à la fin du siècle, on compte près de 2000 bibliothèques publiques. La Finlande déclare son indépendance le 6 décembre 1917, que le jeune pouvoir bolchevique russe lui reconnaît le 31 décembre suivant. Une guerre civile éclate peu de temps après, conclue par la victoire des Blancs soutenus par l’Allemagne, contre les Rouges soutenus par la Russie. Après l’Indépendance et un temps de reconstruction et de réparation, les efforts de la Société pour l’éducation populaire inspirent un système de bibliothèques municipales selon le modèle américain d’une bibliothèque par ville et dont les efforts culminent avec la passation d’une loi sur les bibliothèques en 1928, qui prévoit l’injection de fonds publics pour soutenir cette ambition. Or, à l’époque, on préfère consacrer les budgets aux acquisitions plutôt qu’au personnel : ce sont des bénévoles qui, le plus souvent, gèrent les bibliothèques, jusqu’à ce qu’un premier type de formation de quatre mois soit offert à partir de1924. La loi de 1961 stipule qu’offrir des bibliothèques publiques de qualité fait partie des principaux services qu’un État providence doit offrir : dès lors, les prestations en cette matière sont toujours restées de haut niveau et gratuites pour tous les Finlandais, qui visitent beaucoup leurs bibliothèques. (Eskola, 2001; Hietala, 2001; Tuominen et Saarti, 2012; Ville de Helsinki, 2023a; Zetterberg, 2017)

Types de bibliothèques

La collaboration est au cœur des innovations dans le réseau des bibliothèques finlandaises, notamment par le partage complet des collections entre elles pour un accès au savoir universel pour tous. De cette manière, chacune peut choisir de se spécialiser dans les domaines les plus adaptés à sa communauté, gagner de l’espace dans ses lieux et faciliter les échanges de connaissances à travers le pays (Muhonen et al., 2013), que ce soit en personne ou en ligne. De plus, toutes les bibliothèques finlandaises sont sous la responsabilité du Library Association Group, au sein du ministère de l’Éducation et de la Culture (Hormia-Poutanen, 2011). Plus précisément, le département pour la Culture, le Sport et la Jeunesse s’occupe des bibliothèques publiques, alors que le département pour l’Éducation et la Science se charge des deux institutions nationales, des bibliothèques universitaires ainsi que scientifiques.

Bibliothèque nationale

National Library of Finland

Située dans la ville de Helsinki, elle a comme mission de préserver et d’assurer l’accès au patrimoine culturel du pays, par la diffusion de ces informations à l’ensemble de la population (National Library of Finland, s. d.-a). La bibliothèque est guidée par le concept de Bildung afin que l’acquisition de connaissances appartienne à tous, et ce, en tout temps. Ce concept consiste à s’assurer que l’éducation soit compréhensible, inclusive et gratuite, en plus de reconnaître toutes les formes d’apprentissage (EAEA – European Association for the Education of Adults, 2023).

Le libre accès est également un principe important au sein de l’institution. Pour ce faire, plusieurs initiatives de diffusion et de préservation numériques sont entreprises, dont le portail Finna (https://finna.fi/), qui recense toutes les données numériques des bibliothèques (ainsi que celles des archives et des musées) du pays, afin de les rendre accessibles au public. Concernant l’accès et la conservation des ressources numériques/numérisées, il s’agit d’un pouvoir centralisé détenu par le Ministry of Education and Culture, dont la responsabilité revient au CSC – IT Center for Science par leur Digital Preservation Service (https://digitalpreservation.fi/en/node). Le site web Our Digital Cultural Heritage (https://www.digime.fi/en/) permet d’englober ces deux initiatives et leurs objectifs en agissant comme la principale et plus récente source d’information pour l’accès au patrimoine culturel numérique. (Digime, 2023a, 2023b)

National Repository Library (NRL)

En 1989, la Finlande devient le premier pays à instaurer un dépôt national partagé par l’ensemble des bibliothèques. La NRL est chargée de la réception, de l’entreposage et de l’échange de près de 3 millions de documents, dont la majorité est en anglais (32,1%). Ce dépôt ne possède toutefois aucun classement systématique, on retrouve plutôt un classement selon la date d’arrivée des documents à la NRL. (National Repository Library, s. d.)

Le centre s’assure de conserver les documents moins utilisés par les bibliothèques. Cette institution vient donc pallier les problèmes d’espace physiques en bibliothèque. Il collabore également au catalogage collaboratif. En raison de l’énorme quantité de documents, le catalogage qui était présent dans leur institution d’origine est repris dans les notices, en y incluant seulement les données essentielles d’identification dont les utilisateurs ont besoin.  Étant spécialisée dans l’entreposage, cette institution permet de stocker des documents de façon plus condensée que la norme. Certains types de documents sont exclus des collections de la NRL et les services d’accès aux documents sont entièrement gratuits. (Vattulainen, 2004)

Bibliothèques publiques

Bibliothèques pour la communauté

Le réseau de bibliothèques publiques est présentement composé de 840 bibliothèques et de 154 bibliothèques mobiles (van Kerpen et al., 2021). Soutenues et encadrées par le Public Libraries Act (2016) réformé par l’État qui les finance en très grande partie (Pötsönen et al., 2023), les bibliothèques revoient leurs services pour y centrer les usagers.  Beaucoup ont implanté le modèle de fonctionnement libre-accès, qui a contribué à une plus grande fréquentation des bibliothèques publiques : les usagers peuvent y entrer, utiliser ses espaces et emprunter des documents en dehors des heures d’ouverture grâce à leur carte et un code d’identification personnel. De plus, pour soutenir la démocratie dans leur pays, ces institutions prêtent leurs espaces pour des forums publics qui permettent les échanges entre les dirigeants et les citoyens, ou pour des débats entre différents partis politiques (Koizumi et Larsen, 2022). Finalement, dans le but contrer la baisse des prêts, elles investissent dans les livres numériques et ont introduit des applications et des services de recommandations personnalisées (van Kerpen et al., 2021).

Helsinki Central Library (Oodi)

Inaugurée en 2017 pour célébrer cent ans de l’indépendance de la Finlande, cette bibliothèque troisième-lieu a inspiré les Finlandais à revisiter leurs bibliothèques et les bibliothécaires partout dans le monde à réimaginer leurs espaces et leurs services avec l’individu au centre. En effet, son architecture durable prend en compte le confort des usagers, et ce, dès la conception: ils ont participé à un sondage où ils ont indiqué aux architectes l’aménagement idéal de l’espace. Dans le même ordre d’idée, les services et la programmation variée à Oodi sont établis selon les intérêts des divers groupes d’amateurs et professionnels (Aalia, 2023).

Projets de médiation numérique

En plus des activités d’accès aux technologies, de littératie et de citoyenneté numérique, les bibliothèques publiques prennent part à des projets d’envergure, comme la création d’un espace virtuel commun à toutes les bibliothèques publiques (Our Shared Virtual Space). Pour y arriver, elles collaborent entre elles, avec des chercheurs et différentes compagnies (Ylipulli et al., 2023).

Initiatives pour l’environnement

Les bibliothèques publiques finlandaises participent activement à l’économie du partage: elles prêtent différents objets à leurs usagers: des bicyclettes, de l’équipement pour le déménagement, des billets de concert, etc. En revanche, malgré la coopération dans le réseau finlandais, il n’y a pas encore de politiques ou de stratégies communes pour mesurer l’impact des bibliothèques sur l’environnement. Dans le passé, il était présupposé que les bibliothèques sont « durables par défaut » parce qu’elles participent à l’économie du partage et que les municipalités se chargent de la gestion des déchets et du recyclage. Ce n’est qu’en 2020 que des bibliothécaires se sont réunis pour discuter de la question (Pötsönen et al., 2023).

Bibliothèques universitaires

Réseau interuniversitaire de bibliothèques et bibliothèques individuelles

À cause de la refonte du système universitaire finlandais, il est apparu deux sortes de bibliothèques: celles associées à une université et celles associées à un réseau interuniversitaire qui sert tous les étudiants et chercheurs fréquentant les universités qui en font partie (joint-library) (Rintamäki et al., 2018a). Toutes sont ouvertes à tous les résidents sur le territoire où elles se trouvent, que ce soit des étudiants, des chercheurs, des amateurs ou des organismes (Juntunen et al., 2013).

Collaboration avec les chercheurs

Dans leur quête d’actualiser leurs pratiques professionnelles, les bibliothécaires universitaires s’engagent dans des projets de recherche concernant les méthodes de travail collaboratives, par exemple l’embedded librarianship et le knotworking, comme il est possible de le voir avec l’Université de Helsinki dans le cadre d’un projet en 2010-2011. La bibliothèque a choisi de se concentrer sur le knotworking parce qu’il s’aligne mieux sur ses stratégies et qu’il nécessite moins de ressources comme il se fait en groupes de bibliothécaires et de chercheurs et non un bibliothécaire individuel dans un groupe de recherche (Kaatrakoski et Lahikainen, 2016).

Collections spécialisées en bibliothèques universitaires

Les collections spécialisées dans les bibliothèques universitaires finlandaises sont souvent petites et sont habituellement des dons (ou acquisitions) de petites bibliothèques privées de groupes historiques d’origine finlandaise ou suédoise. Comme pour la collection habituelle en bibliothèque, elles sont accessibles à la fois à la communauté universitaire et à celle sur le territoire en général (Rintamäki et al., 2018b).

Pédagogie ouverte (Editori)

Les sources en libre-accès sont au cœur des projets de pédagogie ouverte, dont le projet Editori à l’Université d’Helsinki. Il simule la publication d’articles scientifiques dans le but d’enseigner aux étudiants comment se déroule la communication scientifique et pour leur donner l’opportunité de publier leurs travaux dans des journaux qu’ils gèrent en groupe ou avec l’aide de leurs professeurs (Koskinen et al., 2021).

Bibliothèques scolaires

En raison du grand réseau des bibliothèques publiques en Finlande, les bibliothèques scolaires sont souvent laissées à l’initiative des enseignants, qui doivent se former brièvement en sciences de l’information. Le réseau scolaire ne reçoit pas le soutien financier ou l’encadrement légal dont les bibliothèques publiques bénéficient. Cela fait en sorte que souvent, on retrouve seulement des étagères avec des livres laissés pour une consultation libre. Certaines écoles privées possèdent leur propre bibliothèque qui est parallèlement utilisée comme centre de soutien à l’apprentissage. Les bibliothèques publiques collaborent donc étroitement avec les écoles afin d’offrir des activités de formation et ainsi pallier le manque de ressources qui peut être présent dans les bibliothèques scolaires. (Tuominen et Saarti, 2012)

Bibliothèques spécialisées

Les bibliothèques spécialisées se retrouvent et fonctionnent au sein de leur organisation, par exemple dans l’administration publique, le gouvernement, ou encore dans d’autres organismes privés. Ces bibliothèques permettent de répondre aux besoins des usagers selon leur champ d’expertise spécifique. En 2010, on dénombrait environ 200 bibliothèques spécialisées subventionnées par l’état, dont les suivantes : Library of Statistics – une des plus grandes bibliothèques spécialisées de Finlande qui recense les archives de Statistics Finland; Information Service of the Finnish Environment Institute (SYKE); Library of the Finnish Literature Society (SKS); National Board of Antiquities Library – plus grande bibliothèque-musée du pays, qui se spécialise en archéologie, histoire de l’art, muséologie, architecture, etc.; Library of the National Board of Patents and Registration – bibliothèque ouverte (libre d’accès) axée sur la propriété industrielle, les brevets, etc.; Library of the Service Centre for Development Co-operation (KEPA) – experte en développement international. (Tuominen et Saarti, 2012)

Une autre bibliothèque spécialisée est la Library of Parliament (Eduskunnan kirjasto), qui rassemble l’information concernant le Parlement de la Finlande, ainsi que les lois et la société finlandaise (The Finnish Parliament, s. d.-c). Les documents sont accessibles gratuitement, puisqu’elle considère que l’accès à l’information de ces documents est un droit pour tous. Elle offre donc ses services au Parlement et à ses membres, mais également à l’ensemble de population ayant un besoin d’information à ce sujet. De plus, elle offre des services d’aide à la recherche auprès des usagers au sujet des lois et du Parlement finnois, et participent à l’initiative de service de référence virtuelle Ask a Librarian (The Finnish Parliament, s. d.-a). La bibliothèque propose également des formations gratuites et accessibles à tous sur les façons d’utiliser les sources et bases de données du Parlement ainsi que d’autres provenances, en plus de pouvoir offrir des formations plus spécifiques sur demande (The Finnish Parliament, s. d.-b).

Finalement, il est important de souligner la bibliothèque Celia destinée à toute personne rencontrant des difficultés de lecture, un handicap ou autre condition créant un obstacle à la lecture. Elle vise donc à promouvoir la lecture et l’apprentissage pour tous, dans une notion d’accessibilité et d’équité. Elle produit et rend disponibles plusieurs formats accessibles selon les besoins, dont plus de 50 000 livres audios. Une personne désirant s’inscrire à ce service peut le faire au sein d’une bibliothèque publique ou de son école. (Celia, s. d.)

Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques

Contrairement aux autres pays nordiques, la Finlande présente une bonne tradition de formation et de recherche en sciences de l’information et en bibliothéconomie (Tuominen et Saarti, 2012). Une brève formation est offerte cinq fois entre 1924 et 1942, que 155 personnes suivent (Eskola, 2001). Puis, de 1945 à la fin des années 1960, les universités de Helsinki et de Tampere offrent une formation professionnelle aux futurs bibliothécaires. En 1971, l’essor académique s’initie avec la première chaire dans le domaine fondée à l’Université de Tampere; le premier mémoire de maîtrise y est déposé en 1973. Le périodique de recherche Informaatiotutkimus (Sciences de l’information) est lancé en 1981, et deux premières thèses de doctorat sont soutenues en 1983. Des chaires sont également créées à l’Université Abo Akademi de Turku en 1982 et à l’Université d’Oulu en 1988. (Mäkinen et al., 2016). Les personnes qui obtiennent le diplôme de maîtrise peuvent porter le titre de spécialiste de l’information ou de chef bibliothécaire (Helsinki, 2012).

De leur côté, les polytechniques de Turku, d’Ouru et de Seinäjoki dispensent des baccalauréats d’orientation professionnelle et pratique d’environ quatre ans, mais dont les diplômés sont également outillés pour développer et revitaliser le domaine. Les détenteurs et détentrices de ce baccalauréat peuvent être bibliothécaires, mais pas chef bibliothécaires. Enfin, des étudiants peuvent choisir de suivre une formation pratique de deux ou trois ans dans les écoles de commerce d’Helsinki, Porvoo, Helsinki, Kerava, Lahti, Seinäjoki et Valkeakoski, qui mène au titre d’aide-bibliothécaire. (Tuominen et Saarti, 2012 ; Helsinki, 2012)

Association de bibliothèques

Il existe plusieurs associations destinées aux bibliothèques, dont celle qui promeut les bibliothèques publiques, The Finnish Library Association (Suomen kirjastoseura). De plus, il n’y a pas de restriction pour y adhérer, ce qui rend cette association accessible à tous (autant aux usagers qu’aux professionnels de bibliothèque). Elle organise chaque année le(s) Library Day(s) autant dans le secteur professionnel que public (Kirjastopäivät et Kirjaston päivä). Il y a plusieurs avantages à être membre de cette association, dont la possibilité d’avoir un mentor, du réseautage, de la formation continue ainsi que de recevoir le journal Kirjastopäivät. Elle fait également partie de l’International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA) et l’European Bureau of Library, Information and Documentation Associations (EBLIDA). (Suomen kirjastoseura, 2023)

Il existe une autre association de bibliothèques qui est Finlands svenska biblioteksförening (FSBF) qui se concentre sur les types de bibliothèques publiques, universitaires, de recherche et spécialisées (Libraries.fi, s. d.). Cette association est née de la fusion de deux associations distinctes: la Österbottens svenska biblioteksförening et la biblioteksföreningen för södra Finland (Finlands svenska biblioteksförening rf, 2021a). À la suite de cette fusion, celle-ci a pour mission d’offrir de la formation continue, ainsi que de soutenir ses membres dans leurs projets et recherches dans le domaine (Finlands svenska biblioteksförening r, 2021b). Contrairement à la première association présentée plus haut, celle-ci est davantage associée aux personnes qui sont intéressées au domaine des bibliothèques et aux personnes qui y sont liées (Finlands svenska biblioteksförening rf, 2021a).

Finalement, l’association The Finnish Research Library Association (STKS) (Suomen tieteellinen kirjastoseura) promeut la recherche et l’éducation dans le milieu des bibliothèques et des sciences de l’information. Grâce à cette association, il est possible en tant qu’abonné d’avoir accès à de la formation continue ainsi qu’à la revue de l’association, qui est la revue trimestrielle Signum. Elle est aussi membre de diverses associations en lien avec les sciences de l’information, soit l’IFLA, l’EBLIDA et Liver (Suomen tieteellinen kirjastoseura, s. d.-a). Cependant, il est mentionné que les membres de cette association devaient jusqu’en 1990 être des personnes qui ont des études supérieures dans le domaine de la bibliothéconomie. Il est à noter qu’il n’y a pas de mention pour indiquer si aujourd’hui les membres doivent être uniquement des professionnels en bibliothéconomie (Suomen tieteellinen kirjastoseura, s. d.-b).

Cadre législatif

Le Public Libraries Act (Laki yleisistä kirjastoista) a été écrit en 1928 dans le but de rendre l’accès aux bibliothèques universel et d’y assurer des services de base. Il a été réformé une première fois en 1961, ce qui a, entre autres, donné naissance au réseau de bibliothèques publiques (van Kerpen et al., 2021). La plus récente réforme de 2016, entrée en vigueur en 2017 (Ministry of Education and Culture, s. d.), définit les responsabilités des bibliothèques publiques envers la population finlandaise pour les soutenir dans la réalisation de leurs missions de point d’accès universel à l’information, de soutien à la démocratie (van Kerpen et al., 2021) et à l’alphabétisation (Libraries.fi, s. d.), pour n’en nommer que trois. Bref, cette loi encadre les bibliothèques publiques (Libraries.fi, s. d.). 

Entre les années 2000 et 2010, à cause de l’adoption d’un modèle de gestion publique managérial par les dirigeants de la Finlande, le Universities Act (Yliopistolaki) a été adopté. Il a entraîné une grande refonte du système universitaire: d’une part, les universités d’État sont passées de sociétés d’État à des organisations indépendantes sous l’autorité publique et, d’autre part, certaines ont été fusionnées. Elles demeurent responsables de leurs opérations quotidiennes, en plus de l’éducation et de la recherche qui s’y font. Les bibliothèques ont aussi été affectées par cette réforme comme elles servent un rôle de soutien à la recherche et à l’enseignement universitaires (Rintamäki et al., 2018a).

The Act on Collecting and Preserving Cultural Materials (Laki kulttuuriaineistojen tallettamisesta ja säilyttämisestä) est entré en vigueur en 2008, permettant la préservation, entre autres, des documents originaux numériques et papier, des films dont la distribution est destinée à la Finlande ou produits en Finlande, des émissions de radio ou télévision, et les enregistrements sonores. La loi touche plus particulièrement la bibliothèque nationale de Finlande pour le dépôt de tous types de documents, à l’exception des documents reliés à la loi sur les archives (Arkistolaki). De plus, il y a les livres papier qui sont également touchés par le dépôt légal envers les bibliothèques universitaires de la Finlande (Opetusministeriö, 2008).

Informations complémentaires : les consortiums en Finlande

On retrouve trois consortiums en Finlande qui sont coordonnés par la National Library of Finland, soit Linnea2, AMKIT et FinELib. Linnea2 a été introduit en 2000 et est composé de dix-huit universités, six bibliothèques spécialisées et quatre autres bibliothèques d’universités de sciences appliquées. La National Library faisant partie de ces membres, elle ne reçoit toutefois aucun financement du ministère de l’Éducation, contrairement au consortium FinELib. Il a vu le jour afin de centraliser et standardiser le système de gestion de toutes les bibliothèques universitaires, dont le système retenu fut Voyager. (Pienimäki, 2014; Häkli, 2001)

Le consortium AMKIT a été mis en place en décembre 2001 sous la responsabilité du ministère de l’Éducation et de la Culture afin d’encadrer les bibliothèques d’universités de sciences appliquées. Il permet de coordonner des projets collaboratifs entre ces institutions membres tout en assurant le lien entre celles-ci et le ministère et la National Library ainsi que d’offrir des formations au personnel des bibliothèques membres. (AMKIT Consortium, s. d.)

Le consortium FinELib a été mis en place par le ministère de l’Éducation (et donc financé en partie par celui-ci) en 2000, après avoir été lancé en tant que programme depuis 1997 (Häkli, 2001). Regroupant des bibliothèques universitaires, de recherche et publiques, il vise à augmenter la quantité d’information accessible à tous, d’améliorer la collecte d’information sur le Web et d’élaborer une interface afin de faciliter l’expérience utilisateur quant à l’accès (Hannesdóttir, 2003, p. 452). La négociation pour les licences de journaux scientifiques et de livres numériques en libre-accès pour les universités est gérée par ce groupe. Cependant, celles-ci doivent entreprendre des négociations individuelles pour avoir accès à des formats imprimés en libre-accès, alors que le format numérique est généralement priorisé (Tenopir et al., 2019).

Ces trois consortiums démontrent donc le leadership et l’innovation dont les bibliothèques font preuve afin de coopérer entre elles (Häkli, 2001).

Références

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