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2 Bosnie-Herzégovine

Valérie Caya, Elie-Anne Daunais, Kassandra Langelier, Lucie Saunier, Céline Simon

Profil du pays

La Bosnie, du nom officiel Bosnie-Herzégovine, est un pays situé dans le sud de l’Europe, dans la péninsule des Balkans. Elle est frontalière avec la Croatie, la Serbie et le Monténégro et dispose d’un accès restreint à la mer Adriatique. Le pays, candidat à l’adhésion à l’Union européenne (EU, 2020) compte environ 3,8 millions d’habitants, majoritairement bosniens, croates et serbes, et il reconnaît ces trois langues comme officielles. Trois confessions religieuses y cohabitent : orthodoxe, catholique et musulmane. Son territoire est principalement montagneux (Lampe et coll., 2024). Sa capitale est Sarajevo.

C’est dans cette ville que François-Ferdinand est assassiné en 1914, déclenchant les mécanismes d’alliances qui mèneront ainsi à la Première guerre mondiale. À l’issue du conflit, le pays se trouve divisé culturellement pour la première fois depuis des décennies, chacun s’identifiant de plus en plus à un pays d’origine ou une identité culturelle distincte (Bougrel, 1996). À la fin de la Seconde guerre mondiale, la Bosnie-Herzégovine appartient à la République socialiste fédérative de Yougoslavie. Cette période de l’histoire bosnienne se définit par de nombreuses rivalités communautaires entre musulmans, serbes et croates, rivalités qui engendreront de multiples conflits et génocides ethniques et culturels dans la région.

Des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et un référendum d’indépendance plus tard, le pays est maintenant divisé entre deux entités politiques qui gouvernent conjointement, la Fédération de la Bosnie-Herzégovine, composée de bosniens et de croates, et la Republika Srpska, majoritairement serbe. Ces entités ont été établies à partir de l’accord de paix de Dayton de 1995. Les forces militaires de l’OTAN y ont été envoyées jusqu’en 2004 pour être ensuite remplacées par celles de pays membres de l’UE, qui y déploient encore aujourd’hui leurs troupes. Cela a pour objectif de maintenir et stabiliser la paix éventuellement intégrer le pays à l’UE (OTAN, 2024). Depuis 1995, la stabilité économique, sociale et démocratique du pays évolue lentement mais sûrement, en dépit des différents communautaires qui ne se sont toujours pas estompés. Le pays est membre de l’ONU et adhère aux objectifs de développement durable (ONU, 2020).

Histoire

La première bibliothèque publique de Bosnie-Herzégovine voit le jour en 1537 à Sarajevo, sous le règne ottoman. On voit ensuite apparaître des bibliothèques nationales et culturelles sous l’occupation austro-hongroise de 1878 à 1918, dont celle du musée national (Kasapović, 2015). En 1945, sous la Yougoslavie, la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Bosnie-Herzégovine (NUBBiH) fût créée. La réforme socialiste encouragea la création de nombreuses institutions publiques, dont des centaines de petites bibliothèques (Basovic, 1978). Le référendum d’indépendance en 1992 déclenche une guerre territoriale entre les différentes communautés. Découlant d’une volonté d’effacer les réalités culturelles divergentes, de multiples bibliothèques, autant nationales, universitaires, orientales, muséales, religieuses, privées, leurs collections autant que leurs bâtiments sont détruites, brûlées ou sévèrement endommagées durant ces conflits (Riedlmayer, 1995). Quatre des vingt bibliothèques municipales ont aussi péri (Blažina, 1996). On a visé systématiquement et directement les bibliothèques ; les bâtiments à l’entour, eux, sont demeuré intacts. Les autorités internationales ont établi qu’il s’agissait d’un crime contre l’humanité. Depuis ce moment, malgré la perte des ressources matérielles, les bibliothécaires qui n’ont pas fui travaillent à la reconstitution du patrimoine, encore dans les années 2010. Celle-ci est rendue difficile par les politiques du pays, puisque les bibliothèques de la Fédération et de la Republika ne se développent pas au même rythme et selon les mêmes lois et normes. Les institutions culturelles n’appartiennent à aucune des deux entités puisqu’elles n’étaient pas incluses dans le traité de Dayton et leur gestion est incohérente. Plusieurs bibliothèques n’habitent toujours pas de lieu physique permanent (Kasapović, 2015).

Types de bibliothèques

Bibliothèques nationales

Les deux entités administratives du pays comptent chacune une bibliothèque nationale.

La fédération de Bosnie-et-Herzégovine

La Bibliothèque Nationale et Universitaire de Bosnie-Herzégovine (NUBBiH) est située à Sarajevo. Elle dépend du ministère de la Culture et des Sports ainsi que du ministère de la Science, de l’Enseignement supérieur et de la Jeunesse (Sofić, 2024)

La bibliothèque est créée le 31 octobre 1945 à la suite de la publication du Règlement sur la Bibliothèque nationale de la République populaire de Bosnie-Herzégovine. Dans ce règlement, les missions de la bibliothèque sont les suivantes : diffuser un panorama complet de la vie et de la culture des peuples de Yougoslavie, et en particulier des peuples de Bosnie-Herzégovine, participer à l’amélioration des bibliothèques en Bosnie-Herzégovine et promouvoir le travail des individus et des institutions dans le domaine de la science et de l’art. Dès 1945, elle est responsable de la création et de la publication de la bibliographie actuelle et rétrospective des publications du pays (Fokus, 2017).

En 1949, la Bibliothèque investit le bâtiment de l’hôtel de ville de Sarajevo (du nom de Vijećnica), fondé en 1896. En 1951, elle commence à remplir la fonction de bibliothèque universitaire à la demande de l’Université de Sarajevo. En 1971, elle est renommée Bibliothèque publique et universitaire de Bosnie-Herzégovine avant d’acquérir son nom actuel en 1995 (Guesdon, 2012).

Au fur et à mesure du temps, elle accumule environ deux millions de documents couvrant plus de 1000 ans d’histoire du pays (IFLA, 2012) et témoignant de la mémoire collective et de la culture écrite bosnienne (Guesdon, 2012). Dans la nuit du 25 au 26 août 1992, la Bibliothèque est détruite par les bombardements de l’armée de la Republika Srpska. Sur les deux millions d’ouvrages, 300.000 livres seulement ont été épargnés. Parmi ses collections spéciales, seuls 19 700 objets (manuscrits, cartes postales, plans ou encore graphiques) ont pu être sauvés sur les 200 000 originaux (IFLA, 2012).

À la fin du conflit, des organisations internationales telles que l’IFLA et l’UNESCO lancent des collectes de fonds internationales pour aider à la restauration et la reconstitution des collections de la NUBBIH. 50 000 livres sont acheminés à la Bibliothèque (Unesco, 1995). En France, l’Association pour la Renaissance de la Bibliothèque nationale de Sarajevo (ARBNS) est créée en 1992 et fait parvenir plus d’un millier d’ouvrages, principalement de littérature française à la NUBBIH (Tozo, 2012). L’UNESCO coordonne parallèlement le programme Bosniaca, visant à reconstituer le patrimoine écrit bosnien grâce aux doubles d’ouvrages conservés dans d’autres bibliothèques européennes (Gauthier, 1997). En 2019, son fonds s’élevait à 800 000 documents (Šimić, 2019).

Après l’incendie, les bibliothécaires continuent d’assurer tant bien que mal leurs tâches principales dans des locaux temporaires avant d’être relocalisés en 1997 dans une ancienne caserne (Gauthier, 1997). La bibliothèque y occupe alors un espace de 3 000 m², ce qui est bien en deçà des 10 500 m² des anciens locaux de la Vijećnica (Tozo, 2012). Aujourd’hui, la question de la localisation permanente de la bibliothèque n’est toujours pas résolue. En 1996, les travaux de reconstruction du bâtiment initial sont entrepris. Après des années de travaux de restauration, le bâtiment rouvre au public le 9 mai 2014 mais n’accueille plus que la mairie et le conseil municipal, ainsi que des évènements ponctuels (University of Sarajevo, 2019). Seuls les manuscrits et quelques rares ouvrages de la NUBBIH sont entreposés dans les locaux de la Vijećnica rénovée (Hassel, 2013). La NUBBIH demeure encore aujourd’hui sur le campus de l’Université de Sarajevo (Hadzovic, 2024). Cependant, une nouvelle bibliothèque universitaire est présentemment en construction sur le campus, projet soutenu par le Fonds Saoudien, et à terme, il est prévu qu’elle accueille la NUBBIH (University of Sarajevo, 2020).

Outre la question de sa relocalisation, l’institution rencontre aujourd’hui de sérieuses difficultés de financement en raison de son statut juridique précaire ayant notamment abouti à l’arrêt complet du travail de ses employés et à une fermeture en août 2024. (Sofić, 2024). En décembre 2024, le statut et le financement de la bibliothèque sont toujours en suspens et le blocage persiste (Robelli, 2024).

La NUBBIH permet aux éditeurs et auteurs de publier leurs livres en leur fournissant un ISBN, ISSN et ISMN. Elle est également membre de l’Organisation Internationale de Normalisation et offre donc aux chercheurs un numéro DOI à prix avantageux pour leurs travaux scientifiques, ce qui permet le rayonnement à l’international des œuvres du pays. Elle est également à la tête du réseau des bibliothèques de Bosnie-Herzégovine et est responsable de la bibliographie nationale et du catalogue numérique des bibliothèques du pays grâce au COBISS (Co-operative Online Bibliographic System and Services) (Sofić, 2024). La Loi sur l’activité des bibliothèques oblige tous les éditeurs du territoire de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine à déposer à la NUBBIH 10 exemplaires de chacune de leurs publications. La NUBBIH se charge ensuite de les conserver et de les diffuser via le prêt entre bibliothèque aux niveaux national et international (NUBBIH, s.d.)

Outre ses missions de préservation et de diffusion du patrimoine culturel du pays, elle assure également une offre d’éducation permanente en bibliothéconomie et publie annuellement, depuis 1992, la revue de bibliothéconomie, Bosniaca (Fena, 2018).

Les problèmes financiers et légaux rencontrés actuellement mettent évidemment à mal la mise en œuvre de ces missions. Pour citer une de ses conséquences, plus aucun numéro ISBN n’est délivré à l’écriture de ces lignes (décembre 2024), empêchant les auteurs bosniens de publier leurs livres (Robelli, 2024).

La République Serbe de Bosnie (République de Srpska)

La Bibliothèque nationale de la République serbe (NUBRS) est située dans la ville de Banja Luka (NUBRS, s.d.). Tout comme la NUBBIH, elle est membre de l’IFLA.

Elle a été fondée en 1935 sous le nom de Bibliothèque populaire du roi Pierre Ier le Grand Libérateur. Son fonds initial est issu des collections de la Salle de lecture du Séminaire théologique orthodoxe serbe et de dons. Elle fut la première bibliothèque publique de la région de Banja Luka (NUBRS, s.d.).

Durant la Seconde guerre mondiale, la plupart de ses collections sont détruites et en 1969, un tremblement de terre endommage lourdement ses locaux. La Bibliothèque a bénéficié du soutien d’autres institutions afin de se reconstruire et de se reconstituer un fonds. En 1981, elle acquiert le statut de bibliothèque universitaire avec la création de l’Université de Banja Luka (NUBRS, s.d.). En 1999, elle est officiellement proclamée Bibliothèque nationale et universitaire de la République serbe de Bosnie par le gouvernement de la République serbe de Bosnie (NUBRS, s.d.).

Son fonds est aujourd’hui composé, entre autres, d’une collection de référence assurant une source d’information rapide et de qualité, de livres anciens et rares remontant jusqu’au milieu du XVIème siècle et de 3580 périodiques, dont 65 du XIXème siècle. De plus, la Loi sur l’activité des bibliothèques oblige tous les éditeurs du territoire de la République de Srpska à déposer à la NUBRS 11 exemplaires de chacune de leurs publications (NUBRS, s.d.). Les documents importants pour le patrimoine culturel de la République de Srpska et de Bosnie-Herzégovine sont numérisés et accessibles via leur catalogue en ligne. La NUBRS dispose également d’une salle de lecture pour la consultation physique. La NUBRS a intégré son catalogue à la plateforme Co-operative Online Bibliographic System and Services (COBISS).

La NUBRS assure plusieurs fonctions dont la préservation des collections historiques et culturelles de la République serbe de Bosnie, le soutien à la communauté universitaire de Banja Luka, la mise en réseau des bibliothèques locales et la diffusion de la bibliographie actuelle et rétrospective de la République de Srpska (NUBRS, s.d.). Tout comme la NUBBIH, la NUBRS fournit un ISBN, ISSN, ISMN et un numéro DOI aux éditeurs et auteurs de la République de Srpska afin qu’ils puissent publier leurs travaux.

Bibliothèques publiques

En 2019, le réseau de bibliothèques publiques bosnien compte 117 antennes à travers son territoire, pour un total de près de 78 000 utilisateurs enregistrés (IFLA, 2019). Des données de 2007 indiquent que 47 de ces bibliothèques se trouvent sous la responsabilité de la République de Srpska, (IFLA, 2007, p.94). À l’image de l’organisation étatique, la gestion du réseau des bibliothèques publiques est partagée entre la Fédération et la République, qui encadrent les bibliothèques de leur territoire respectif (Kasapović, 2015). Depuis les années 2010, des efforts pour permettre un accès effectif à Internet dans les bibliothèques du territoire ont été entrepris par les institutions locales et en 2019, 113 des 117 bibliothèques offraient un accès internet sur place (IFLA, 2019, Kasapović, 2015, Stokić, Stojanović, Bogdanović et al., 2019).

Les différents niveaux de décision, (étatique, des entités, cantonal et local), rendent difficiles la coordination et la mise en place de procédures et de pratiques généralisées, particulièrement les partages de responsabilité entre les entités gouvernementales et les cantons. Cela a notamment rendu difficile la participation des bibliothèques publiques aux efforts de (re)construction du réseau des bibliothèques à travers le pays (Kasapović, 2015). Il convient toutefois de mentionner que la centralisation des activités des bibliothèques de la République rend plus facile ces processus (Kasapović, 2015). Toutefois, dans l’ensemble, les bibliothèques publiques de Bosnie-Herzégovine semblent être des institutions ancrées localement et au service des communautés qu’elles desservent directement. Nombres d’entre elles sont par ailleurs très actives à travers les réseaux sociaux ou leur site Web (Stokić, Stojanović, Bogdanović et al., 2019)

Financées par l’argent public des gouvernements locaux et par les revenus engendrés par les abonnements des membres (Stokić, Stojanović, Bogdanović et al., 2019), le réseau public bosnien a à plusieurs reprises également bénéficié de fonds d’organisations indépendantes pour se développer, notamment à travers le Programme d’Innovation de Bibliothèque Publique (PLIP) de la fondation Electronic Information for Library (EIFL). En 2011, la bibliothèque publique de la localité rurale de Zavidovići rénovait ainsi une salle de lecture pour en faire un espace multimédia à l’intention des jeunes et adolescent.e.s. Après avoir observé que beaucoup de jeunes des villages alentour attendaient des heures à l’arrêt de bus situé à côté de la bibliothèque, le personnel a pris l’initiative, en consultation avec les jeunes concernés, de moderniser et de rendre plus attrayants les espaces de la bibliothèque, mais également d’ajuster les horaires d’ouverture. Un pari réussi puisque, dès la réorganisation des espaces, une soixantaine de jeunes fréquentent quotidiennement les lieux (EIFL, 2011).

Une étude menée en 2019 auprès d’une quarantaine de bibliothèques (majoritairement publiques) et d’une centaine d’usagers à travers la Bosnie-Herzégovine révèle qu’une majorité des utilisateurs proviennent de milieux urbains, sont de jeunes adultes (20-39 ans), actifs et pour la plupart détenteurs d’au moins un diplôme d’études secondaires. Malgré une satisfaction générale des services et technologies en bibliothèques, l’enquête souligne par ailleurs le manque de connectivité active et entretenue entre les bibliothèques, leurs équipes et leurs publics (Stokić, Stojanović, Bogdanović et al., 2019).

La barrière linguistique et institutionnelle ne permet pas d’explorer plus en détail les projets et missions des bibliothèques publiques bosniennes, mais les quelques paragraphes précédents permettre de prendre la mesure des pratiques et des défis du réseau public des bibliothèques bosniennes.

Bibliothèques scolaires

Les mêmes statistiques de 2019 indiquent un total de 3292 bibliothèques scolaires, ce qui en fait le type de bibliothèque le plus présent au pays (qui totalise, toujours en 2019, 3410 bibliothèques). Ces institutions sont desservies par un nombre équivalent de personnel plein temps (IFLA, 2019). S’il n’est pas précisé si ces employés temps plein occupent des postes de bibliothécaires ou de techniciens, on peut toutefois imaginer que chaque bibliothèque bénéficie de la présence d’un professionnel sur ses heures d’ouverture. Des statistiques sur les institutions scolaires bosniennes datant de 2020 estiment à environ 2500 le nombre d’écoles (primaires et secondaires confondues), soit un millier moins que le nombre de bibliothèques scolaires (European Commission, 2023). Cet écart pourrait notamment s’expliquer par les cursus éducatifs multilingues du pays, en bosnien, en serbe et en croate (Educational CountryFile, s.d.).

Malgré leur importance, autant en nombre qu’en mission, les bibliothèques scolaires sont souvent relativement précaires et ne bénéficient que très peu de subventions gouvernementales. Là encore, la complexité des niveaux décisionnels impacte négativement les activités et le développement des bibliothèques scolaires. Leur financement est à priori laissé aux mains des écoles, toutefois ces dernières sont sous la responsabilité de l’entité fédérée, pour les écoles de la Fédération, et des cantons, pour la République. Bien souvent sous-budgétées, le flou causé par ces croisements de pouvoir décisionnel entraîne des ressources disparates à travers les institutions (Beširević, 2020).

À la fin de l’année scolaire 2019-2020, une initiative éclectique et multidisciplinaire de traduction et numérisation massive d’ouvrages littéraires a été lancée par un groupe indépendant dans le but de pallier le vide numérique et la précarité économique et matérielle des écoles publiques et de créer une bibliothèque numérique scolaire commune (Beširević, 2020). Le projet vise à traduire dans les trois langues officielles des œuvres littéraires francophones ou anglophones, et d’offrir une plateforme de lecture accueillante et facile d’utilisation aux élèves et au corps enseignant. Offrant un accès gratuit pour tout usage exclusivement éducationnel, le projet Digitalna Biblioteka Lektira comporte plus d’un millier de pages dans sa collection.

Bibliothèques académiques

Il existe huit universités publiques en Bosnie-Herzégovine (A. Lalić et B. Zarić, 2017, p. 130). Plusieurs bibliothèques de ces universités ont intégré leur catalogue à la plateforme Co-operative Online Bibliographic System and Services (COBISS BH) qui permet l’accès aux catalogues des différentes institutions à travers un système national (COBISS BH, s. d.). Certaines universités font aussi partie du système des Bibliothèques dépositaire de l’OTAN. Au travers de ces institutions, 21 des 99 facultés ne possèdent pas leur propre bibliothèque. En général, les bibliothèques universitaires ne disposent pas de ressources adéquates, ce qui résulte en des espaces restreints, sans outils numériques et avec peu ou pas de budget d’acquisition. Les bibliothèques universitaires et leurs professionnels sont isolés et mis à part au sein du réseau universitaire bosnien (A. Lalić et B. Zarić, 2017, p. 130).

L’université de Banja Luka possède 17 facultés (University of Banja Luka, s. d.). Certaines facultés possèdent leurs propres bibliothèques, telles que l’Académie des Arts et la faculté de sylviculture. Celles-ci possèdent entre 10 000 et 14 000 documents chacune et leurs collections continuent de s’agrandir, surtout par dons (Academy of Arts, s. d.). En tout, les bibliothèques possèdent une collection de plus de 200 000 ouvrages et offrent l’accès à plusieurs revues scientifiques numériques (Faculty of Forestry, s. d.). Celle-ci fait partie des bibliothèques dépositaires de l’OTAN. (OTAN, 2006) Les facultés de l’Université de Bihać possèdent aussi leurs propres bibliothèques, contenant une sélection limitée de ressources imprimées qui occupe environ 300 m². Les ressources en ligne sont accessibles au travers des bases de données de la Bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo. Les étudiants peuvent aussi fréquenter la Bibliothèque cantonale et universitaire qui n’est pas directement reliée à l’institution, mais qui peut mieux accommoder leurs besoins (University of Bihać, s. d.).

Ouverte le 27 novembre 1980, la Bibliothèque de l’Université Džemal Bijedić de Mostar a été complètement détruite lors des conflits de 1993. Celle-ci a été remise sur pied dès 1996, dans une pièce de 60 m², la collection se reconstituant surtout à travers des dons. En 2024, la collection comporte plus 30 000 ouvrages dans un espace de 250 m², incluant une salle de lecture. La bibliothèque fait aussi partie de la plateforme COBISS qui permet l’accès de leurs collections à travers la Bibliothèque virtuelle de Bosnie-Herzégovine (ViBBiH) (Univerzitet ‘Džemal Bijedić’ u Mostaru, s. d.). Comme l’Université Džemal Bijedić de Mostar, l’Université de Mostar fait partie du système de bibliothèque dépositaire de l’OTAN. La bibliothèque de l’Université de Mostar possède une salle de lecture, des postes informatiques et son catalogue est disponible sur COBISS BH (Sveučilište u Mostaru, s. d.). L’Université de Sarajevo est reliée à deux bibliothèques, d’abord la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine, abordée précédemment. L’université est aussi en relation avec la Bibliothèque Gazi Husrev-Bey. Sa collection se centre surtout sur les savoirs et la culture islamique (University of Sarajevo, s. d.). Les 17 facultés de l’Université de Sarajevo Est semblent comporter chacune leur bibliothèque, bien que peu de documentation soit disponible sur les sites Web des facultés. Les collections des bibliothèques sont assez modestes, les lieux ne comportent pas toujours des salles de lecture (University of East Sarajevo, s. d.). Bien que peu d’informations soient disponibles sur la bibliothèque de l’Université de Tuzla, selon quelques images, celle-ci comporte une salle de lecture. De plus, la bibliothèque donne accès à certaines bases de données, dont COBISS et ViBBiH. (University of Tuzla Bosnia and Herzegovina, s. d.) L’Université de Zenica est aussi membre de COBISS, son catalogue compte plus de 70 000 publications imprimées, dont le tiers est situé à la Bibliothèque Kemal Kapetanović. Les facultés de philosophie, d’ingénierie mécanique et de droit ont aussi leurs propres collections (Aras Borić, s. d.).

Bibliothèques spécialisées

La cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine possède sa propre bibliothèque. Celle-ci est destinée à la recherche des professionnels et des employés de la cour. La collection est composée de publications en sciences juridiques. Le catalogue bibliographique est disponible en ligne (Constitutional Court Bosnia and Herzegovina, s. d.).

La bibliothèque du Musée national de Bosnie-Herzégovine compte dans sa collection plus de 300 000 publications, accumulées depuis 1884 au Musée de société à Sarajevo, où s’est constituée la première bibliothèque scientifique de Bosnie-Herzégovine. Les thèmes de la collection se concentrent beaucoup sur l’histoire naturelle. De plus, l’institution publie son propre journal, ce qui permet la diffusion des collections, le Herald of the National Museum of Bosnia and Herzegovina (Zemaljski Muzej Bosne Hercegovine, s. d.).

Bien qu’elle soit liée à l’Université de Sarajevo, la collection de la Bibliothèque Gazi Husrev-Bey est spécialisée sur les manuscrits en langues orientales (arabe, turc et persan), sur des sujets historiques, juridiques, ainsi que des archives des tribunaux islamiques de la Bosnie, depuis l’époque ottomane (Lejla Gazić et Ramiza Smajic, 2002, p. 34). L’importance de cette bibliothèque est inestimable, celle-ci compte parmi les plus anciennes bibliothèques de Sarajevo, ayant survécu à la guerre par le déplacement de ses collections. Le catalogue des collections réside sur dix volumes publiés par des thèmes fixés dans les années 1960, c’est en 2000 que la tâche de rédaction est aboutie (Lejla Gazić et Ramiza Smajic, 2002, p. 34-35).

Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques

La faculté de philosophie de l’Université de Sarajevo possède, depuis 1972, un département de littérature comparative et de sciences de l’information. À l’époque, c’est la première institution scolaire à offre une formation aux futurs bibliothécaires, formation qui se donnaient avant cela directement dans les bibliothèques (FFUNSA, 2018). Le programme est apparu en réponse au manque de compétences des professionnels de l’information de l’époque et du sous-développement des bibliothèques (Cveljo, 1977). Depuis 2005, l’Université travaille à rejoindre les standards de Bologna. La bibliothéconomie, comme aujourd’hui, est alors considérée comme une option ajoutée à la formation littéraire des universitaires, au premier et au deuxième cycle. (Hajdarpašić et Khattab, 2019) L’Université propose que ses diplômés en littérature soient aussi prêts à occuper des emplois dans le milieu de l’édition, des médias et des bibliothèques. Le programme ne contient pas de cours sur les compétences informationnelles, mais il explore plutôt ces dernières à travers les diverses matières du cursus. Cependant, la bibliothèque de philosophie offre une formation sur le sujet. Une majeure en sciences des bibliothèques doit être jumelée avec un autre programme.

L’autre université qui offre une formation en sciences de l’information est l’Université de l’Est de Sarajevo, l’Université de la Republika Srpska. Un programme se donne au premier cycle; d’une durée de 4 ans, il combine la bibliothéconomie, la langue serbe et la littérature. Une maîtrise en sciences de l’information est également proposée au deuxième cycle. C’est également la faculté de philosophie, qui a vu le jour en 1993, qui offre ces cours (UES, 2024).

Le curriculum proposé dans les deux universités ne semble cependant pas adapté adéquatement aux nouvelles technologies et à la numérisation de l’information. Le manque de professionnels formés dans le domaine et le manque de ressources financières sont aussi un obstacle à l’éducation des futurs bibliothécaires. (Kujundžić, 2017)

La bibliothèque nationale offre également des séminaires professionnels et la des examens pour obtenir un certificat reconnaissant le statu de bibliothécaire (Kujundžić, 2001).

Association de bibliothèques

L’Association des bibliothécaires de Bosnie-et-Herzégovine (DBFBiH) a été fondée en 1949 afin de promouvoir et soutenir les bibliothécaires et bibliothèques du pays. En 1955, elle a lancé Bibliotekarstvo, la première revue bosnienne dédiée à la bibliothéconomie (Khattab, Hajdarpašić, Dizdar, 2024). La DBFBiH siégeait autrefois à la NUBBIH et sa documentation complète a été détruite lors de l’incendie de 1992, (Gebehenne, 1995).

Les destructions de nombreuses institutions de mémoire et de culture en Bosnie-Herzégovine ont suscité un mouvement de solidarité parmi les professionnels des bibliothèques. À la fin du conflit, de nombreuses collaborations entre la DBFBiH et des partenaires internationaux ont vu le jour afin de restaurer les collections perdues et remettre sur pied le réseau des bibliothèques en Bosnie. Aujourd’hui, la DBFBiH, toujours étroitement liée à la NUBBIH, représente l’ensemble des bibliothécaires bosniens et collabore avec des organisations et associations professionnelles internationales telles que l’IFLA (Fédération internationale des associations de bibliothèques), la CENL (Conférence des bibliothèques nationales européennes) et la LIBER (Ligue des Bibliothèques Européennes de Recherche).

Il nous a été ardu de trouver des informations sur la DBFBiH : son site Web étant actuellement en construction, nous n’avons trouvé que peu de traces de leurs activités au cours de nos recherches. Nous avons cependant appris que la DBFBiH a organisé le 13 mars 2019 une première réunion d’experts à Maglaj intitulée « Coopération et mise en réseau : un nouveau départ » qui a réuni 97 bibliothécaires issus des bibliothèques publiques, spécialisées, scolaires et universitaires. Il y a été question des perspectives de développement de la bibliothéconomie en Bosnie-Herzégovine (DBFBiH, 2019). La DBFBiH a également marqué son soutien envers les revendications récentes de la NUBBIH.

Il existe également une association des bibliothèques, archives et musées (BAM) qui a été fondée en 2006 à Sarajevo. Ses missions sont de favoriser les échanges d’expériences et de connaissances entre bibliothécaires, archivistes et muséologues et d’encourager la création de ressources numériques partagées afin de construire un système d’information unique et ouvert en Bosnie-Herzégovine (BAM, s.d.).

Il nous parait également intéressant de souligner que le 11ème Sommet International du Livre s’est tenu en décembre 2022, à Bihać, en Bosnie. Il s’agit d’une initiative de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis. Il y a notamment été question des défis auxquels sont confrontés les bibliothèques des Balkans aujourd’hui. La Conférence sur l’éducation à l’information et aux médias dans les Balkans occidentaux s’y est tenue conjointement (IFLA, 2022).

Cadre législatif

Le cadre législatif des bibliothèques en Bosnie-Herzégovine est constitué de plusieurs documents qui régissent leur fonctionnement, leur accès à l’information et leur rôle dans la société. Parmi ces documents figurent le « Règlement sur le travail de la Bibliothèque de l’Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine », la « Loi sur les activités des bibliothèques » et la « Loi sur la liberté d’accès à l’information ».

Tout d’abord, le règlement sur le travail de la Bibliothèque de l’Assemblée parlementaire, dont existe une version traduite en anglais, définit les opérations de la bibliothèque du parlement ainsi que les conditions d’utilisation de son matériel et de sa base de données (Parlement de la Bosnie-Herzégovine, 2023). Selon l’article 2 du règlement, la Bibliothèque de l’Assemblée parlementaire est une section des Services communs du Secrétariat de l’Assemblée. Elle est chargée de l’acquisition, du catalogage, de la conservation et du prêt de documents, ainsi que de la fourniture d’informations et d’autres services bibliographiques (Parlement de la Bosnie-Herzégovine, 2023).

L’article 4 décrit les méthodes de fonctionnement, notamment la recherche dans le catalogue en ligne, l’accès à des bases de données et la formation des utilisateurs à la recherche d’informations (Parlement de la Bosnie-Herzégovine, 2023). L’article 11 du règlement traite des collections de la bibliothèque, stipulant que celles-ci comprennent des livres, des périodiques, des documents de référence, des supports audiovisuels, etc., principalement dans les domaines du droit, de la politique, des relations internationales, de l’administration publique, des processus d’intégration européenne, de l’économie, de la sociologie, de l’histoire et de la géographie. Les collections de la bibliothèque sont acquises par achat, échange ou don, et il est requis qu’un exemplaire de chaque publication produite par l’Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine soit inclus dans la bibliothèque. De plus, toutes les publications imprimées par l’Assemblée parlementaire doivent être livrées à la bibliothèque en trois exemplaires dans toutes les langues utilisées, dont un exemplaire sera archivé et les deux autres seront disponibles pour les utilisateurs de la bibliothèque (Parlement de la Bosnie-Herzégovine, 2023).

La Bibliothèque nationale de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, située à Sarajevo, est également un élément essentiel du cadre législatif. Sous la supervision du ministère de l’Éducation, cette bibliothèque est considérée comme la bibliothèque nationale centrale pour toute la Fédération, et ses activités couvrent l’ensemble du territoire bosnien. (Université de Sarajevo, 2023) La mission de la Bibliothèque nationale vise à identifier, étendre et mettre à jour les données sur tous types de bibliothèques dans le pays, tout en construisant un réseau de bibliothèques à proximité. Elle se consacre à l’amélioration des systèmes de bibliothèque et d’information par des consultations d’experts, ainsi qu’à la formation continue des bibliothécaires, en se référant au « Code d’éthique de l’IFLA pour les bibliothécaires et autres professionnels de l’information ».

La législation inclut également la « Loi sur les activités des bibliothèques », qui n’a pas de version traduite et qui se trouve dans le Journal officiel de la RBiH de 1995. Cette loi stipule que tous les types de documents de bibliothèque, tels que les livres, revues et publications officielles, doivent être soumis en copie obligatoire à la bibliothèque. Selon cette loi, toute personne morale ou physique impliquée dans l’impression doit fournir dix exemplaires de chaque document imprimé, dont trois sont conservés par la Bibliothèque nationale pour ses besoins, tandis que les autres sont distribués aux bibliothèques cantonales et régionales. Cette réglementation vise à préserver le patrimoine culturel et à garantir l’accès à ces ressources documentaires pour l’étude et l’utilisation future (Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine, n.d.).

Un autre aspect clé du cadre législatif est la « Loi sur la liberté d’accès à l’information », qui vise à garantir le droit d’accès aux informations détenues par les autorités publiques. Cette loi met en avant l’importance de la transparence et de la responsabilité des autorités, tout en permettant aux citoyens de demander des modifications ou des commentaires sur leurs informations personnelles (RTI Rating, 2023). Ce droit d’accès est considéré important pour la Fédération de Bosnie-Herzégovine dans le cadre du fonctionnement d’une société démocratique où l’information est une ressource publique.

Enfin, les bibliothèques en Bosnie-Herzégovine jouent un rôle crucial en tant que lieux de conservation de l’information, ainsi que comme espaces culturels et éducatifs. La destruction de la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine en 1992 a profondément impacté le patrimoine documentaire du pays, entraînant la perte de nombreux documents historiques inestimables (Wikipédia, 2023). Cet événement tragique souligne l’importance de la préservation et de la protection du patrimoine bibliographique de la Bosnie-Herzégovine.

En réponse à cette catastrophe, l’American Library Association, en partenariat avec l’IFLA, a publié en 1993 une résolution soulignant l’urgence de préserver ce patrimoine culturel et appelant à l’action pour soutenir la restauration des bibliothèques, tout en incitant les Nations Unies à s’engager dans cette cause (Council of the ALA, 1996).

Le manque de financement constitue également un défi majeur pour les bibliothèques en Bosnie-Herzégovine, menaçant ainsi leurs activités et services. Un article publié sur le site Snaga Lokalnog (2023) aborde la fermeture annoncée de la Bibliothèque nationale de Bosnie-Herzégovine et ses implications pour la société, soulignant que cette situation pourrait réduire l’accès à l’information et nuire à la culture et à l’éducation au sein de la communauté.

Information complémentaire/particularités

Outre les types de bibliothèques discutés plus haut, qui sont gérés à différents degrés par les instances étatiques, la Bosnie-Herzégovine héberge également des bibliothèques privées et spécialisées, souvent rattachées à des ambassades ou des institutions étrangères. On peut notamment nommer la bibliothèque et médiathèque de l’Institut Français, située à Sarajevo, qui offre l’accès à plus de 6000 ressources en français à ses membres, moyennant une adhésion au coût annuel d’environ 15 CAD$. Elle met également à disposition des ressources pour l’apprentissage du français. Dans le même genre, l’ambassade états-unienne gère une dizaine d’American Corners à travers le territoire bosnien. Ces derniers offrent un accès gratuit à plus de 2500 livres, magazines et journaux ainsi qu’à du matériel informatique. Ce genre de bibliothèque vise principalement à faire rayonner la culture respective des pays auxquels elles sont rattachées, et à entretenir les liens culturels et sociaux avec les communautés locales (Institut français, s.d., US Embassy, s.d.).

Il existe également quelques initiatives et projets locaux autour de la création et la gestion de bibliothèques citoyennes. En 2024, le Open Library Project, qui rassemble une mosquée, une firme d’architecture et un centre d’initiatives sociales, a permis l‘installation d’une bibliothèque ouverte et en plein-air sur les façades de la mosquée de la ville de Visoko. Cette initiative, gérée par la mosquée, a pour but de créer un espace dédier à la lecture, au partage et à la connaissance, et invite toute personne a y collaboré (SHARE Architecture Awards, s.d.). Elle s’inscrit également dans les nouvelles aspirations des bibliothèques à devenir des lieux de rencontre et de dialogue interreligieux (Pejić et Mijović, T. V., 2017).

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