6 Canada (Île-du-Prince-Édouard)
Marie-Sophie Bergeron, Vincent Gagnon, Timothée-William Lapointe, Francis Pétrin, Marianne Rancourt
Profil du pays
Officiellement connue sous le nom de l’Île-du-Prince-Édouard, elle est la plus petite province du Canada tant en superficie qu’en population. (Nielsen, 2009, p.1) La superficie de l’Î.-P.-É est de 5656 km². (Nielsen, 2009, p.1) La population est estimée à 178 550 habitants et cela représente une augmentation annuelle de 4837, soit un taux de croissance annuel de 2.8 %. (Prince Edward Island Statistics Bureau, 2024, p.2) L’Î.-P.-É est constitué de deux cités qui sont la ville de Charlottetown et de Summerside, 10 villes et environ 45 municipalités rurales. (Île-du-Prince-Édouard Canada, 2024) La spécificité de l’Î.-P.-É est son insularité. Les Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard appellent l’île « Épekwitk », ce qui signifie « qui repose sur les flots ». (Nielsen, 2009, p.2) Elle est séparée de ses voisins continentaux qui sont le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. (Nielsen, 2009, p.4) Elle est bordée par le golfe du Saint-Laurent avec au sud le détroit du Northumberland. (Prieur, 2019, p.4) Avant la colonisation des Européens, la population qui habitait sur l’île était les Mi’kmaq. Ils ont des racines ancestrales sur l’Île depuis 10 000 ans. (Holman et Robb, 2024) Aujourd’hui, les Mi’kmaq forment environ 1 % de la population. La majorité des habitants de l’Î.-P.-É sont les descendants des colons venus à la fin des années 1700 et au début des années 1800. Aujourd’hui, les habitants de l’Î.-P.-É sont majoritairement d’origines anglaises, écossaises et irlandaises. Environ 2 % de la population totale de l’Î.-P.-É sont d’origine acadienne. (Nielsen, 2009, p.21)
Histoire
La bibliothèque législative est créée en même temps que l’Assemblée générale en 1773. Elle est accessible au public depuis les années 1890. (Coughlin, 1970, p.104) Le développement des bibliothèques sur l’île, jusqu’au début du 20e siècle, est passé par les étapes similaires que l’on retrouve ailleurs au Canada : bibliothèques sociales, instituts de mécanique, bibliothèque de district scolaire et bibliothèque scolaire. (Coughlin, 1970, p.95-96) Au cours des 19e et 20e siècles, certaines personnes vont s’efforcer de susciter l’intérêt pour les bibliothèques à Charlottetown, mais cette tentative n’a pas plus de succès que dans les milieux ruraux. (Coughlin, 1970, p.103) En 1824, Walter Johnstone va essayer de créer une société de bibliothèque pour promouvoir l’amélioration morale et religieuse parmi les colons. Il n’y a pas d’information sur la bibliothèque après 1825. (Coughlin, 1970, p.96-97) Le Charlottetown Mechanics Institute a été créé en décembre 1838, à l’initiative du juge Charles Young et de plusieurs contributeurs de la ville. Après 1858, il n’y a aucune trace d’un autre institut de mécanique sur l’Î.-P.-É. (Coughlin, 1970, p.98-99) Le Prince Edward Island Calender de 1863 mentionne qu’il y a dix-huit bibliothèques dans toute l’île, dont trois bibliothèques paroissiales et l’une d’entre elles faisant état de 1300 volumes. Cette bibliothèque paroissiale est formée au début des années 1860 par l’abbé Georges-Antoine Belcourt dans la paroisse acadienne de Rustico. Cette bibliothèque a participé à l’un des premiers projets de coopération dans les provinces maritimes. (Coughlin, 1970, p.100-101) La première reconnaissance de la nécessité d’un service de bibliothèque publique pour les habitants des zones rurales est apparue dans un article de l’Education Act de 1877 de l’Î.-P.-É qui prévoyait le soutien des bibliothèques de district scolaire. Très peu de bibliothèques scolaires ont été créées en vertu de l’article 80 de l’Education Act. En 1888, le projet d’une association de créer des bibliothèques publiques dans la ville va aussi échouer. (Coughlin, 1970, p.101-103) En 1906, une bibliothèque fusionnée avec la bibliothèque législative sous le nom de Legislative and Dodd Library va ouvrir ses portes aux publics en février 1906. La bibliothèque de Summerside est créée en 1908. Elle est le seul autre service de bibliothèque publique dans la province jusqu’en 1932. C’est une bibliothèque indépendante avec un système d’abonnement et elle répondait aux intérêts des citoyens locaux. (Coughlin, 1970, p.105-106) Le premier système d’implantation d’un programme de service de bibliothèque à l’Île-du-Prince-Édouard provient de l’extérieur grâce aux recommandations de la Commission d’enquête et aux soutiens de la Canergie Corporation de New York. (Coughlin, 1970, p.110) C’est un projet pilote provenant des États-Unis. L’objectif est de créer des bibliothèques publiques dans tous les États-Unis. L’implantation des bibliothèques dans le milieu rural sur l’Î.-P.-É servait de laboratoire pour ensuite voir si ce projet pouvait être appliqué sur le sol américain. En 1933, la société va engager Nora Bateson et elle va mettre en place un système de bibliothèque régionale sur une période trois ans. (Wandio, 2024) En date du 1er juin 1936, 22 bibliothèques régionales vont être en fonction. (Coughlin, 1970, p.124) Plusieurs de ces librairies vont toujours être actifs aujourd’hui comme la Alberton Public Library, la Tignish Public Library, la Kensington Heritage Library, la Tyne Valley Public Library, O’Leary Public Library, Georgetown Genevieve Soloman Memorial Library, la Borden-Carleton Public Library, etc. (Coughlin, 1970, p.146) Jusqu’en 1969, l’Île-du-Prince-Édouard possédait plusieurs bibliothèques collégiale et universitaire comme la St. Dunstan’s University et la Prince of Wales College. (Coughlin, 1970, p. 96) En 1969, il y a une unification de ces deux écoles et c’est là que nous observons la création de la Robertson Library. (Eadie et al., 1992, p.2)
Types de bibliothèque
Compte tenu de ses caractéristiques géographiques (il suffit d’approximativement trois heures de voiture pour aller d’un bout à l’autre de l’île) et démographiques (178,550 habitants pour être exact, soit un peu plus que l’équivalent de la ville de Sherbrooke), on ne s’étonnera pas de trouver dans la province de l’Île-du-Prince-Édouard un nombre assez restreint de bibliothèques et de types de bibliothèques. Qu’à cela ne tienne, la province possède néanmoins sur son territoire – à l’exception d’une bibliothèque nationale, qui, elle, se situe dans la capitale du pays, en Ontario – au moins un exemple de tous les types de bibliothèque du panorama typologique proposé par Guylaine Beaudry dans son livre Profession bibliothécaire (qu’elle décline de la façon suivante : les bibliothèques nationales, les bibliothèques gouvernementales, les bibliothèques parapubliques, les bibliothèques municipales/publiques, les bibliothèques du secteur de l’éducation – soit les bibliothèques scolaires et de l’éducation supérieure telles que les collèges et les universités – puis les bibliothèques spécialisées et, enfin, les bibliothèques privées).
Bibliothèque gouvernementale
À titre de bibliothèque gouvernementale, la province de l’Île-du-Prince-Édouard peut compter sur la bibliothèque de l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince Édouard, qui héberge notamment – selon leur site Web – une collection de documents servant les « Members and House Staff by providing acces to the Journals of the Legislative Assembly, Acts of Prince Edward Island, government documents, annual reports, and sessional papers of the legislature. » (Legislative Assmebly of Prince Edward Island, s.d.)
Bibliothèque parapublique
En ce qui concerne les bibliothèques parapubliques, nous avons trouvé pour seul exemple la bibliothèque du Queen Elizabeth Hospital, qui se trouve à être le centre de référence pour les soins hospitaliers spécialisés de la province. Située au troisième étage de l’hôpital, la Frank J. Macdonald Library offre un service de bibliothèque et d’information aux « physicians, staff and volonteers of the Queen Elizabeth Hospital as well as to various health care professionals and students throughout Prince Edward Island.» (Queen Elizabeth Hospital Library, s.d.)
Bibliothèques publiques
Géré par le Prince Edward Island Public Library Service, sous la gouverne du ministère de l’Éducation et de la Petite enfance, le réseau des bibliothèques publiques de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) est composé de 26 points de services répartis sur l’ensemble du territoire ; des zones urbaines en passant par les régions plus rurales. Ces succursales aspirent à desservir la totalité de population, soit de près de 180 000 habitants, selon le plus récent rapport du Prince Edward Island Statistics Bureau en 2024, ce qui en fait un service de proximité particulièrement important au sein de cette province insulaire et dispersée géographiquement. En effet, par les caractéristiques géographiques uniques où elles s’implantent, les bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É. agissent comme des actrices essentielles au développement communautaire provincial. Par l’utilisation de ses espaces, et par le biais d’une programmation d’activités diversifiée, elles permettent aux résidents de se connecter, d’apprendre et de partager. À cet égard, la Charlottetown Library Learning Center agit en quelque sorte à titre de bibliothèque centrale du réseau. Située dans la capitale provinciale, et dont la rénovation a été complétée en 2022. Comme le stipule le Rapport annuel du Service des bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É. en 2023, cette institution a accueilli plus de 350 000 personnes au détour des douze mois de l’année. En plus d’offrir une vaste collection physique de livre, d’instruments musicaux, des jeux de société ou même des trousses éducatives ; des objets tels que des outils de construction ou de jardinage sont aussi disponibles à l’emprunt. C’est également grâce à sa très variée programmation culturelle et éducative, et par le biais du makerspace et d’activités et d’ateliers comme des clubs de lecture ou de l’artisanat, que la bibliothèque parvient à s’inscrire concrètement dans la vie des Prince-Édouardiens et des Princes-Édouardiennes. Finalement, un des attraits intéressants de la bibliothèque est son réflexe de partenariats institutionnels. Comme le présente le Rapport annuel cité ci-haut, depuis sa réouverture la Charlottetown Library Learning Center a su tricoter des liens communautaires avec les organismes tels que : PEERS Alliance, Wild Child, PEI Transgender Network, PEI Cannabis, Career Development Services et Community Legal Information en les incluant soit dans sa programmation ou en rendant ces différents espaces (salle de réunion, d’événements ou même d’enregistrement audio et musical) disponibles à la location gratuitement ou à des prix compétitifs au marché privé.
Autrement, il est important de mentionner que les bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É fonctionnent en réseau, facilitant ainsi le prêt interbibliothèques et multipliant les ressources accessibles aux usagers. D’ailleurs, un bon nombre de documents ainsi que l’accès à des bases de données éducatives tant en anglais qu’en français afin de répondre aux besoins linguistiques de la population bilingue. Aussi, un point fort du système est son engagement envers l’accessibilité universelle. Les bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É. offrent des espaces, mais aussi des services adaptés aux personnes ayant des limites ou vivant avec des handicaps visuels, auditifs ou physiques. Par exemple, elles mettent à disposition des livres en gros caractères, des lecteurs Daisy et des ressources en braille. De plus, la carte d’abonnement est gratuite pour tous les résidents, ce qui favorise une utilisation équitable des services. Ces initiatives, jumelées à une politique d’abolition de frais de retard, font des bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É un modèle de bibliothèque ancré dans les réalités de notre société contemporaine.
Bibliothèques du secteur de l’éducation
Le réseau des bibliothèques scolaires de l’Île-du-Prince-Édouard est assez vaste et il soutient l’apprentissage et le développement des élèves à tous les niveaux : des écoles dites « élémentaires » jusqu’aux établissements d’éducation supérieure et/ou spécialisée. Le réseau scolaire publique comporte les écoles primaires, intermédiaires et secondaires. Certaines institutions accueillent parfois ces trois niveaux au sein d’un même établissement, mais cela peut varier. La Direction des écoles publiques de langue anglaise compte 62 institutions au sein de son organisation. Une vaste majorité d’entre elles rendent disponibles des espaces et des services de bibliothèques, mais ce qui retient l’attention c’est qu’elles sont toutes liées au PEI School Library System. Ce système, souvent enclin à collaborer avec le réseau des bibliothèques publiques de l’île, met en commun un catalogue important de ressources documentaires, littéraires et éducatives. Ce principe joue un rôle central en offrant des ressources disponibles pour appuyer le curriculum des écoles, à soutenir le travail des professeurs et participer au développement de différentes littératies et de programmes éducatifs. Du côté francophone, 3 écoles sur 6 de la Commission scolaire de langue française sont également affiliées au réseau du PEI School Library System. Les autres écoles travaillent étroitement avec le réseau des bibliothèques publiques pour répondre aux besoins littéraires et éducatifs des élèves.
Le réseau d’écoles « élémentaires » privées, quant à lui, est constitué de 3 établissements scolaires et malheureusement aucune n’offre un service de bibliothèque au sein de ses espaces.
Au niveau de l’enseignement supérieur, ce sont les bibliothèques de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI) et du Holland College – respectivement fondées à l’aube des années 1970 à la suite de l’adoption d’une réforme politique sur l’éducation supérieure – qui disposent des services les plus développés et des collections les plus exhaustives. Le pavillon de la Robertson Library de l’UPEI réunit une équipe de 28 professionnels dédiée à la mise en œuvre de la mission de l’institution ainsi qu’à l’appui et au soutien de la communautaire universitaire et de recherche. En date de 2023, sa collection physique et digitale réunit près de 1,400,000 livres physiques et numériques couvrant tous les domaines enseignés à cette université (incluant une collection unique rendant accessible des ouvrages écrits ou appréciés par la fameuse écrivaine Lucy Maud Montgomery). Finalement, les 4 pavillons du Holland College desservent et soutiennent le développement académique de la collectivité estudiantine et professorale grâce à des espaces dédiés à l’étude et à la recherche. C’est également grâce à ses ressources en ligne et virtuelles, notamment disponible par l’entremise de leur catalogue numérique ainsi que par leur chaîne YouTube que l’université répond aux besoins académiques spécifiques de ses usagers.
Bibliothèques spécialisées
Bien que l’Île-du-Prince-Édouard peut se targuer posséder un nombre imposant de musées (soit : quarante-et-un, dont un consacré exclusivement à la patate), aucun de ces derniers n’offre un service de bibliothèque spécialisée : quelques-uns d’entre eux offrent cependant des centres d’archives ou des centres de recherche (pour quiconque aimerait en apprendre davantage sur certains documents historiques ou son lignage généalogique). Toutefois, la Law Society of Prince Edward Island détient une bibliothèque de documents législatifs disponibles à la consultation, visant à assister les avocats et le public à accéder à la justice. (Law Society of Prince Edward Island, s.d.) Or, en raison de restreinte budgétaire et d’une utilisation limitée, la Law Society of Prince Edward a décidé de changer le modèle de la bibliothèque pour adopter plutôt un modèle de centre éducatif. Officiellement décommissionnée depuis le mois de juin 2024, la bibliothèque de lois est encore en processus de transition.
Bibliothèque privée
En qualité de bibliothèque privée, on peut difficilement faire plus truculente que celle du village de Cardigan (Atlas Obscura, s.d.), détentrice du titre de « la plus petite bibliothèque du pays » (le propriétaire, John A. Macdonald (sic), briguait le titre de la plus petite bibliothèque du monde, mais les records Guinness l’ont informé que la catégorie n’existait pas encore pour le moment). Même si la bibliothèque privée de John A. Macdonald – qu’il dirige avec l’aide de sa fille – lui appartient de fait, cette dernière est toutefois ouverte au public, et tous les citoyen.nes de Cardigan et de la province sont invité.es à venir emprunter des livres – moyennant un abonnement à vie de 5$ –, puis à les rapporter selon un système d’honneur.
Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques
Au Canada, c’est en 1987 qu’un premier cours d’apprentissage en bibliothéconomie est créé pour le personnel de la bibliothèque de l’Université McGill (Gardner, 1985). En 1904, Charles Henri Goule Gould va former la toute première école d’été de bibliothéconomie à l’Université McGill (Leroux, 2008, p.200). Cependant, il faudra attendre jusqu’en 1927 avant la création d’un programme d’un an menant à un diplôme en bibliothéconomie (Gardner, 1985). Pour la francophonie du Canada, c’est l’Université de Montréal qui aura la première école de bibliothéconomie francophone du Canada en l’intégrant pleinement en 1961 pour ensuite offrir un baccalauréat dans les années qui suivent et un programme de maîtrise à partir de 1970 (Leroux, 2008, p.200).
Aujourd’hui, pour pouvoir accéder à la profession de bibliothécaire à l’Île-du-Prince-Édouard, une maîtrise en bibliothéconomie ou une maîtrise en sciences de l’information ou encore une maîtrise d’un programme accrédité par l‘American Library Association est exigée. 8 universités canadiennes (Canadian Library Association, s.d.) offrent des formations, toutes accréditées par l’ALA (Gardner, 1985).
D’abord, à Vancouver, l’université de la Colombie-Britannique offre une maîtrise en bibliothéconomie et sciences de l’information avec la possibilité de faire une concentration qui permet aux étudiants d’appliquer les initiatives et systèmes d’information autochtones (The University of British Columbia, s.d.). Ensuite, l’université Western, à London, en Ontario, offre aussi une maîtrise en bibliothéconomie et science de l’information et permet à ses étudiants d’alterner entre les études et le travail dans un programme d’alternance ou encore d’effectuer une recherche individuelle ou guidée lors de la deuxième année du programme (Western University, 2024). Par la suite, l’Université de l’Alberta, à Camrose, offre également une maîtrise en bibliothéconomie et science de l’information, proposant à la fois un programme en présentiel et un programme en ligne, mais à temps partiel. (University of Alberta, 2024). Ensuite, l’Université d’Ottawa détient un programme à la maîtrise en science de l’information avec trois options : un programme d’alternance, avec 13 cours et 8 mois sur le marché du travail, un programme à temps plein, puis un programme avec mémoire ou un travail de recherche (University of Ottawa, s.d.). Puis, à Toronto, l’Université de Toronto offre, parmi ces 8 programmes à la maîtrise en information, une maîtrise en bibliothéconomie et science de l’information, disponible avec ou sans mémoire (University of Toronto, s.d.) À Montréal, deux universités offrent un programme de maîtrise en sciences de l’information. D’abord, l’Université McGill propose deux versions du programme : un programme régulier à temps plein, puis un programme permettant aux étudiants de compléter 18 crédits relatifs à l’élaboration d’un projet de recherche (McGill University, 2024). Puis, l’Université de Montréal, qui est la seule université francophone, offre aussi deux options au programme en bibliothéconomie et science de l’information. Un programme de maîtrise avec un stage et un programme avec mémoire (Université de Montréal, 2024). La formation la plus près de l’Île-Du-Prince-Édouard est celle de l’université Dalhousie, à Halifax, en Colombie-Britannique, qui propose un programme de maîtrise en information avec un statut à temps plein ou à temps partiel (Dalhousie University, s.d.).
Pour assister les bibliothécaires dans les bibliothèques, les techniciens et techniciennes en information sont indispensables (Traduit, Erickson et Shamchuk, 2017, p33) et fournissent une aide considérable en effectuant des opérations quotidiennes essentielles liées à l’organisation et la gestion des documents (Guidelines for the Education of Library Technicians, 2011). Au Canada, plusieurs programmes au collégial sont offerts aux étudiants désireux d’obtenir leurs diplômes. Par exemple, 5 programmes sont offerts dans des collèges et des Cégeps du Québec et 3 collèges de l’Ontario offrent un programme (Canadian Library Association., s.d.). Le programme le plus près de l’Île-Du-Prince-Édouard se trouve aussi à Halifax, au Nova Scotia Community college, offrant la formation en technique de l’information en bibliothèque à ses étudiants (Nova Scotia Community college, 2024)
Associations de bibliothèques
La province de l’Île-Du-Prince-Édouard dispose de 25 bibliothèques publiques sur son territoire. Tous sont regroupés sous un département gouvernemental nommé Public Library Service qui offre à ses communautés la possibilité de rechercher en ligne sur un seul catalogue les collections de livres, de documents, de magazines, d’archives, de DVD, de livres audios et de jeux (Government of Prince Edward Island, 2024). Grâce au catalogue, les utilisateurs peuvent localiser des documents dans n’importe quelle bibliothèque publique de l’Île-du-Prince-Édouard, placer des réservations, renouveler des documents, puis consulter les nouveaux ajouts à la collection. Les professionnels de l’information de l’Île-Du-Prince-Édouard ont la possibilité de se joindre à l’APLA (Atlantic Provinces Library Association) qui, en partenariat avec la FMD (Fédération des milieux documentaires et la FCAB (Fédération canadienne des associations de bibliothèques) a pour mission de promouvoir les services de bibliothèque et d’information dans les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve (Atlantic Provinces library Association, s.d) L’adhésion des membres est disponible pour les bibliothécaires professionnels, les employés des bibliothèques, les personnes retraités, les étudiants et les personnes sans emploi. Tous les membres ont le droit de vote lors de l’assemblée ordinaire annuel. Ensuite, l’APEIL (Association of Prince Edwards Island libraries) est une association qui accueille toutes les personnes impliquées dans les services de bibliothèque de l’Île-du-Prince-Édouard, qui les soutiennent ou qui se passionnent pour ces services. L’APEIL se consacre à l’échange d’idées, d’histoires et d’expériences, ainsi qu’à la promotion des valeurs des bibliothèques et des services d’information au sein de leurs communautés. Les membres de l’association se rencontrent deux fois par an afin de résoudre des problèmes ou encore créer des comités qui organisent des activités en lien avec leur mission (Association of Prince Edward Island Libraries, s.d.)
Cadre législatif
Au Canada, la Loi sur la bibliothèque et les archives du Canada (L.C. 2004, ch. 11), sanctionnée le 22 avril 2004 et remplaçant les lois sur (1) les archives nationales du Canada et (2) la bibliothèque nationale, vise la constitution de Bibliothèque et Archive Canada (BAC). Le but de la fusion de ces services est quadruple : préserver durablement le patrimoine canadien; avoir une institution qui soit une source de savoirs librement accessibles aux citoyens et citoyennes; centraliser les ressources reliées à la l’acquisition, à la préservation et à la diffusion du savoir; se doter d’une institution qui « la mémoire permanente de l’administration fédérale et de ses institutions » (CanLII b, s.d.). Cette institution est dirigée par un administrateur général, mis en poste par le gouverneur général, et dont le titre officiel est « bibliothécaire et archiviste du Canada ». En tant que lieu officiel de dépôt légal, tout éditeur d’une publication au Canada se voit dans l’obligation d’en transmettre deux copies à l’administrateur général, copies qui seront versées dans le fonds de l’institution.
L’article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 accorde aux provinces le pouvoir de législation au sujet de l’éducation (CanLII a, s.d.). En l’absence, à l’article 92 de la même loi, d’une compétence fédérale qui serait concernée par les bibliothèques (hormis celle du dépôt légal), toute législation relative à celles-ci, souvent subsumées sous l’éducation, est donc provinciale.
Au contraire du Canada, les archives et le système de bibliothèques de l’Île-du-Prince-Édouard sont divisées et ont leur propre loi, respectivement le Archives and Records Act (RSPEI 1988, c A-19.1) et le Public Libraries Act (RSPEI 1988, c P-31.1). Malgré cette division, cette dernière loi ressemble beaucoup à la loi fédérale sur la bibliothèque et les archives du Canada, en tant qu’elle décrète la création d’un « provincial library service » ayant, à sa tête, un administrateur général dont le titre est « Bibliothécaire Provincial », nommé par le ministre de l’Éducation et de la Petite enfance. En l’absence de nomination, le travail est à la charge de ce dernier. Cette loi, et le service qu’elle crée, a sept objectifs : acheter des livres et du matériel pour les bibliothèques publiques; superviser les bibliothèques publiques et administrer leur gestion et leur développement; maintenir un service centralisé de catalogage pour les écoles et les bibliothèques publiques; gérer les « bookmobiles »; coopérer avec toute organisation culturelle ou éducative, association de bibliothèques d’autorités éducatives, conseil de bibliothèque ou bibliothécaire pour les questions relatives à l’organisation, à l’entretien ou à l’administration d’un organisme culturel ou éducatif, association de bibliothèques d’autorités éducatives, conseil de bibliothèque ou bibliothécaire pour les questions relatives à l’organisation, l’entretien ou l’administration d’une bibliothèque publique ; coordonner et faciliter la coopération avec les bibliothèques du Canada et celles des autres provinces.
Bibliographie
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Le réseau des bibliothèques publiques de l’Île-du-Prince-Édouard (https://www.princeedwardisland.ca/en/information/education-and-early-years/public-libraries-locations-and-hours) est une page web qui détaille les informations importantes concernant le service des bibliothèques publiques de cette province.
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