10 Canada (Québec)
Etienne Blais-Longtin, Gabrielle Ferland-L’Abbé, Ambre Lefaix-Franchi et Hanifah Sanni
Profil du pays
Pour décrire avec exactitude le profil du Québec, nous nous sommes tournés vers les rapports statistiques du Gouvernement du Québec, mis à jour en 2024, ainsi que la page « Québec » de l’encyclopédie libre Wikipédia (18 décembre 2024). Ainsi, le terme « Québec » viendrait de l’algonquin « Kebec » et signifie « là où le fleuve se rétrécit ». Il était utilisé par les peuples autochtones du territoire en référence au fleuve Saint-Laurent, en lien avec le lieu de fondation de la ville de Québec. Aujourd’hui, le terme est employé pour désigner le Québec, la plus grande province du Canada sur le plan géographique, avec une superficie de 1 542 056 de km2 formant une frontière commune entre l’Ontario à l’ouest, Terre-Neuve-et-Labrador au nord-est, le territoire du Nunavut au nord, le Nouveau-Brunswick à l’est et les États-Unis au sud-est. La province est divisée en 17 régions administratives, comptant 104 municipalités régionales de comté (MRC) et plusieurs municipalités indépendantes. Sa capitale est la ville de Québec et sa plus grande métropole est Montréal. Elle est la deuxième province la plus peuplée de ce pays, après l’Ontario, avec 8 984 900 habitants (Institut de la statistique du Québec, 2024). Quant à sa langue officielle, il s’agit du français. Cependant, le Québec reste très cosmopolite, et bien que les habitants soient majoritairement francophones, on compte également une minorité d’anglophones, d’allophones, ainsi que onze Premières Nations autochtones, accompagnées du peuple inuit, avec leurs propres langues. En ce qui concerne le système politique, au Canada, c’est Justin Trudeau qui est premier ministre occupant le poste de chef du gouvernement fédéral, soutenant le Parti libéral du Canada. Le système politique québécois s’apparente à une démocratie parlementaire et fédérale, originaire du système britannique. Depuis 2018, le premier ministre du gouvernement provincial est François Legault, chef du parti politique Coalition avenir Québec. Élu lors des élections provinciales, qui ont lieu tous les quatre ans, il dirige les affaires de la province avec une Assemblée nationale située à Québec. Son gouvernement est notamment responsable des secteurs de l’éducation, de la santé, de la culture et de tout ce qui concerne le quotidien des Québécois, à l’échelle provinciale. Connu également sous le nom de « la belle province », le Québec se dote d’une devise qui énonce « Je me souviens ». Sa paternité revient à Eugène-Étienne Taché, architecte et sous-ministre des Terres de la Couronne, qui l’a fait graver en 1883 sous les armes du Québec, au-dessus de la porte principale de l’Hôtel du Parlement (Deschênes, 2013).
Histoire
On ignore exactement depuis quand le territoire du Québec est habité, mais comme le souligne la page Wikipédia sur l’histoire du Québec (18 décembre 2024), nous pouvons remonter environ de 10 000 ans pour l’établissement de ses populations autochtones. En 1534, l’arrivée de Jacques Cartier dans l’actuel territoire québécois marque le début de la colonisation française et la marginalisation et l’éradication progressive des cultures autochtones et des habitants originels (Couture, 2007). Cette terre est rapidement connue comme la « Nouvelle-France » du fait des nombreuses expéditions maritimes et du commerce par la traite des fourrures. L’ouvrage de chronologique de Leroux (2008) sur les bibliothèques au Québec nous brosse un portrait de cette histoire, commençant au XVIIe siècle. Ainsi, il faut attendre 100 ans pour que la création des bibliothèques au Québec démarre véritablement, à partir de 1632, avec la fondation de la Bibliothèque du Collège des Jésuites, première bibliothèque canadienne. Sa mission est principalement de diffuser les idées de l’ordre religieux. Lorsque celui-ci est dissout au XVIIIe siècle, son dernier représentant transmet les fonds au Séminaire de Québec et les documents se retrouvent dans de nombreuses bibliothèques privées. À la même époque, les bibliothèques commerciales avec location de livres font leur ouverture. En 1779, le gouverneur britannique permet l’ouverture de la première bibliothèque publique, The Quebec Library. Du côté des bibliothèques universitaires, c’est en 1823 que l’Université McGill se pourvoit d’une bibliothèque médicale qui sera la plus importante, au niveau universitaire, jusqu’au XXe siècle. Enfin, un événement marquant dans l’histoire des bibliothèques au Québec reste la création de la Bibliothèque nationale du Québec (BNQ), en 1967, sous gouvernance du ministère des Affaires culturelles du Québec. Un peu moins de 40 ans plus tard, en mai 2004, cette bibliothèque (qui avait auparavant fusionné avec la Grande bibliothèque) s’allie avec les Archives nationales du Québec (ANQ), formant Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
Pour ce qui est de la discipline qu’est la bibliothéconomie, celle-ci fait son arrivée très tardivement, puisqu’il faut attendre le début du XXe siècle, et plus précisément l’année 1904, pour avoir accès aux premiers cours officiels en la matière. C’est trente-trois années plus tard, soit à partir de 1937, que l’École de bibliothécaires est fondée et va proposer, à partir de 1945, un baccalauréat en bibliothéconomie et bibliographie. En 1961, elle portera le nom de l’École de bibliothéconomie, sera agréée par l’American Library Association (ALA) et donnera la possibilité de suivre un programme de maîtrise à partir des années 1970. Son nom se modifie une seconde fois en 1984 pour l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) et offrira, en 1997, un programme de doctorat, comme le confirme la page Wikipédia sur l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal (4 octobre 2024).
Types de bibliothèques
Bibliothèques scolaires
Le concept de bibliothèque dans les écoles publiques primaires et secondaires remonte aux années 1840, au Bas-Canada. Cependant, il n’a pas pu se concrétiser à l’époque en raison de l’influence des autorités religieuses catholiques, qui cherchaient à contrôler l’accès aux livres et aux bibliothèques, tant dans les écoles que dans les paroisses. Ce n’est qu’un siècle plus tard que la bibliothèque fut intégrée dans le Code scolaire québécois, puis dans la loi scolaire de 1960. Un tournant majeur s’est produit en 1959, avec l’octroi d’une subvention de 500 000 $ aux conseils scolaires pour l’achat de livres. Le Québec n’a créé un ministère de l’Éducation qu’en 1964, à la suite de la publication du Rapport Parent, rédigé par la Commission royale d’enquête sur l’éducation. Ce rapport, qui présente la bibliothèque comme « le laboratoire général de tout l’enseignement » (Gouvernement du Québec, 1963-1966, dans : Dion, 2008, p.70), a été un facteur déterminant dans l’implantation des bibliothèques au niveau primaire et secondaire.
Aujourd’hui, les aménagements des bibliothèques scolaires au Québec sont conçus pour répondre à divers besoins de la communauté scolaire et comprennent généralement une zone de rassemblement, une zone de rayonnage, une zone de travail ou de lecture, une zone réservée au personnel, une zone multimédia, informatique et robotique, un local de recharge et un dépôt. L’accès aux ressources, physiques et numériques, est facilité par un système intégré de gestion de bibliothèque, servant de catalogue accessible à la communauté scolaire. Ces bibliothèques contribuent à la réussite éducative en soutenant l’apprentissage et en collaborant avec le personnel enseignant. Elles développent les compétences informationnelles et la compétence à lire, tout en soutenant une variété d’approches pédagogiques et d’activités d’apprentissage. À ce titre, le ministère de l’Éducation joue un rôle crucial en définissant la nature de la bibliothèque scolaire et en fournissant les orientations et mesures budgétaires nécessaires. Ainsi, le cadre de « Carrefour d’apprentissage » est priorisé par le ministère, et explicité dans un document servant de guide pour les organisations scolaires quant aux services de bibliothèque (Ministère de l’Éducation, 2024). À partir de ce code, les centres de services scolaires et les commissions scolaires organisent le programme de ce service complémentaire et offrent un accompagnement. La direction de l’école assure la qualité du service éducatif. Le développement des collections est un aspect important, où les ressources sont sélectionnées en fonction des exigences disciplinaires et des pratiques pédagogiques du Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ). Cette modulation des bibliothèques scolaires est ainsi garante de leur format particulier, adaptée aux besoins des élèves et construisant un environnement dynamique favorisant la collaboration, le partage et l’échange d’informations chez les plus jeunes.
Bibliothèques universitaires
Selon une définition de l’Encyclopedia of Library and Information Science (4e édition), « les bibliothèques universitaires sont des bibliothèques qui font partie d’établissements d’enseignement supérieur, tels que les universités ou les collèges, qu’ils soient publics, privés, ou relevant d’une administration fédérale, étatique, provinciale ou nationale. » (notre traduction, Curzon et Quiñónez-Skinner, 2017). La province du Québec compte aujourd’hui 18 universités, comportant chacune un réseau de bibliothèques selon les facultés à leur actif, les plus anciennes de ces bibliothèques faisant partie du réseau de l’Université McGill, à Montréal (Institut de la statistique du Québec, 2024). Selon la page de présentation des bibliothèques de l’Université de Montréal, la mission des bibliothèques universitaires consiste à assurer à leur communauté « des services évolutifs pour exploiter l’information; des ressources et des services pertinents en soutien à l’apprentissage, à l’enseignement et à la recherche; un appui solide à la diffusion et au rayonnement des savoirs passés et futurs; des lieux propices pour apprendre, créer et interagir. » (Bibliothèques – Université de Montréal, s. d.)
L’objectif principal des bibliothèques universitaires au Québec est de soutenir l’enseignement, l’apprentissage et la recherche. Ces bibliothèques jouent un rôle crucial dans la réussite de l’institution universitaire, dont les programmes de recherche et d’enseignement bénéficient grandement des collections variées, vastes et riches des bibliothèques. Depuis l’été 2020, toutes les bibliothèques universitaires du Québec ont mis en commun leurs ressources pour offrir un accès à leurs collections et services dans l’ensemble de la province, cette initiative ayant comme résultat l’outil de recherche « Sofia ». Les modalités de cet outil se résument en cet énoncé du site du projet : « les usagers peuvent lancer une requête dans l’ensemble des collections de leur établissement, élargir les résultats à toutes les bibliothèques universitaires québécoises et voir en temps réel la disponibilité des documents dans chaque établissement » (https://sofia-biblios-uni-qc.org/fr/). Cette initiative de connexion globale crée donc une véritable « fenêtre sur les collections documentaires de toutes les bibliothèques universitaires québécoises et, plus largement, à travers le monde. » (Université de Montréal, s. d.)
Bibliothèques publiques
Comme mentionné plus haut, la première bibliothèque publique a été fondée au Québec en 1779. Il s’agissait d’une bibliothèque « de souscription », qui était essentiellement réservée à la bourgeoisie locale scolarisée qui avait les moyens de payer pour accéder au livre. (Leroux, 2008). Aujourd’hui, les bibliothèques publiques québécoises comptent plus de 1 033 points de service répartis dans 932 municipalités (Institut de la statistique du Québec, 2022). Les bibliothèques publiques sont implantées dans les municipalités. Cependant, elles ne relèvent pas nécessairement de leur gestion, puisque celle-ci peut aussi être déléguée à un organisme sans but lucratif (OSBL). À ce titre, le guide Lignes directrices pour les bibliothèques publiques du Québec (2019, p.16) explique que « dans ce cas, un conseil d’administration composé de représentants du milieu assume l’autorité de gestion. Un mandat d’impartition prévoit alors généralement les droits et les obligations des parties, ainsi que les modalités de reddition de comptes que la municipalité exige de l’organisme gestionnaire. »
Il reste que peu importe leur gestion, les bibliothèques publiques offrent des services, des ressources et des documents de tous types et sur tous supports à tous les membres de la communauté où elle est établie dans le but de répondre à leurs besoins en matière d’information, de connaissance, de culture, d’éducation et d’alphabétisation (UNESCO, 1994). Le réseau des bibliothèques publiques au Québec est constitué de trois types de bibliothèques qui structurent le développement du réseau des bibliothèques publiques du Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ); les Bibliothèques publiques autonomes (BPA); les Bibliothèques affiliées aux centres régionaux de services aux bibliothèques publiques (CRSBP, aussi appelé Réseau BIBLIO). (Legault, 2016) Un rapport annuel sur les services, les collections, les budgets et les habitudes des usagers des bibliothèques publiques est créé chaque année par le ministère de la Culture et des Communications, d’après L’Enquête annuelle sur les bibliothèques publiques (EABP). Cette enquête étant obligatoire, elle permet aux bibliothèques de s’évaluer comparativement et de s’adapter selon les nouvelles tendances (Institut de la statistique du Québec, s. d.).
Bibliothèques nationales
Comme mentionné, le 1er janvier 1968, la loi créant la Bibliothèque nationale du Québec (BNQ), relevant du ministère des Affaires culturelles (maintenant appelé ministère de la Culture et de Communications), entre en vigueur. Les collections et les biens de la bibliothèque Saint-Sulpice, située rue Saint-Denis à Montréal, constituent son premier fonds documentaire. Créée en 1915 par la congrégation des Sulpiciens, cette bibliothèque avait été acquise par le gouvernement du Québec en 1941 (BAnQ, s. d. 1). En juin 2001, le gouvernement du Québec adopte une loi fusionnant la BNQ et la Grande Bibliothèque du Québec. Cette loi entre en vigueur le 4 mars 2002. Par la suite, BAnQ est officiellement née en 2006, par la fusion de la Bibliothèque nationale du Québec (BNQ) et des Archives nationales du Québec (ANQ). La Grande bibliothèque aujourd’hui intégrée à BAnQ acquiert, traite et conserve l’ensemble de l’édition québécoise, tout en assurant la mise en valeur des collections patrimoniales qu’elle a constituées au fil du temps. Elle offre à ce titre un éventail de services à distance, dont l’accès en ligne à des ressources électroniques. BAnQ a aussi pour mission de renforcer la coopération et les échanges entre les bibliothèques, et gère le Service québécois du livre adapté (SQLA) (BAnQ, s. d. 2).
Cadre éducatif en sciences de l’information et des bibliothèques
Le Québec propose un environnement éducatif varié dans le domaine des sciences de l’information et des bibliothèques, adapté à une société de plus en plus centrée sur l’information. Que ce soit grâce à des programmes techniques ou à des cursus universitaires de pointe, la province forme une relève de spécialistes qualifiés et multidisciplinaires.
Formation technique : l’essentiel de la gestion de l’information
Le diplôme d’études collégiales (DEC) en techniques de la documentation constitue le fondement de la formation technique en science de l’information au Québec. Ce programme est offert dans différents cégeps, dont le Cégep Garneau, le Collège de Maisonneuve et le Cégep de Trois-Rivières (Cégep Garneau, s.d.; Collège de Maisonneuve, s.d. ; Cégep de Trois-Rivières, s.d.). Dans le milieu collégial anglophone, il n’y a que le Cégep John-Abbott qui offre cette technique (Cégep John-Abbott, s.d.). Ce programme de trois ans vise l’acquisition de compétences pratiques essentielles à la gestion de l’information. Les étudiants acquièrent des connaissances approfondies dans des domaines clés, notamment l’organisation et la gestion de documents, la recherche d’information, la description bibliographique, l’indexation, la classification, la conservation des documents et l’utilisation de logiciels spécialisés. Des stages en milieu professionnel permettent aux étudiants de mettre en pratique leurs compétences et de se familiariser avec les réalités du marché du travail (Cégep Garneau, s.d.; Collège de Maisonneuve, s.d.; Cégep de Trois-Rivières, s.d.).
Formation universitaire : Certificat, maîtrise et doctorat
L’Université de Montréal, grâce à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) fondée en 1937 sous le nom de l’École de bibliothécaires, offre un programme de premier cycle, soit le certificat en archivistique et le certificat en gestion de l’information numérique, une maîtrise professionnelle et une maîtrise de recherche, ainsi qu’un doctorat dans les domaines des sciences de l’information. Le programme du deuxième cycle en vue de l’obtention d’une maîtrise en sciences de l’information, agréé par l’American Library Association (ALA), forme des professionnels capables de gérer l’information consignée et les connaissances, de concevoir et d’implanter des systèmes d’information, et de mener des recherches dans le domaine (École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal, s.d.).
L’Université McGill avec la School of Information Studies, fondée en 1897, propose cinq Graduate Certificate, un Master Information Studies (MISt) ainsi qu’un programme de doctorat en études de l’information. Ces programmes permettent aux étudiants de se spécialiser dans des domaines tels que les études archivistiques, la gestion des connaissances, les technologies de l’information et de la communication, et de mener des recherches avancées en sciences de l’information (School of Information Studies, McGill University, s.d.).
L’offre de formation universitaire québécoise est complétée par des certificats d’études supérieures, proposés par ces deux écoles, qui permettent aux professionnels de l’information de se perfectionner dans des domaines spécifiques, comme la gestion des archives numériques, la gestion de l’information et des connaissances, et l’architecture et la conception de l’information.
Association de bibliothèques
Le paysage des associations de bibliothèques créées et en action au Québec est riche et diversifié, chacune d’entre elles remplissant des fonctions spécifiques dans la promotion de la lecture, de l’accès à l’information et du développement des services bibliothécaires.
L’Association des bibliothécaires du Québec — Quebec Library Association (ABQLA), fondée en 1932, est une organisation bilingue qui s’engage envers tous les professionnels de l’information au Québec. L’ABQLA propose à ses membres des occasions de perfectionnement professionnel, favorise la circulation d’informations et consolide les relations entre les réseaux d’associations de bibliothèques à l’échelle municipale, provinciale et nationale. Elle agit également comme porte-parole en éveillant l’intérêt du public et des décideurs politiques pour les problématiques entourant les bibliothèques (Association des bibliothécaires du Québec, s.d.).
L’Association des bibliothécaires du Québec (ABQ) a vu le jour en 1961 et a évolué progressivement pour devenir en 1969 la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ) d’aujourd’hui. Cette organisation se consacre à la promotion et au développement de la profession de bibliothécaire au Québec (Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec, s.d.). Elle se définit comme un organisme fédérateur pour les spécialistes de l’information qui s’engagent pour un accès équitable à l’information pour tous. La CBPQ accompagne ses membres dans l’exercice de leur profession et défend leurs intérêts auprès de diverses parties prenantes. Il est important de souligner qu’elle n’est pas un ordre professionnel, mais une corporation professionnelle au sens de la partie III de la Loi sur les compagnies.
Depuis sa création en 1984, l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) s’est imposée comme une figure de proue dans le domaine du développement et de la promotion des bibliothèques publiques. Elle s’engage à défendre l’égalité d’accès au savoir et à la culture pour tous. L’ABPQ milite pour la reconnaissance de l’importance d’un service de bibliothèque de qualité auprès des décideurs et s’efforce de placer stratégiquement les bibliothèques publiques au cœur de la société québécoise (Association des bibliothèques publiques du Québec, s.d. 1). Cette organisation regroupe des bibliothèques publiques et non des individus.
Fondée en 1989, l’Association pour la promotion des services documentaires scolaires (APSDS) se consacre exclusivement au milieu scolaire québécois (Association pour la promotion des services documentaires scolaires, s.d.). Elle se compose principalement de bibliothécaires, de spécialistes en moyens et techniques de l’enseignement (SMTE) et de techniciens en documentation. L’APSDS s’engage à promouvoir le rôle des professionnels de l’information qualifiés dans les écoles, à encourager l’utilisation pédagogique des centres de ressources documentaires et à inspirer la relève.
En 2011, le personnel des bibliothèques du milieu collégial a fondé le Regroupement des bibliothèques collégiales du Québec (REBICQ). Le regroupement a créé divers comités ayant pour objectif de répondre aux besoins des bibliothèques collégiales, dont le Comité d’évaluation des bases de données (CEBAD), le Comité statistiques et le Comité veille (Regroupement des bibliothèques collégiales du Québec, s. d.).
Le Partenariat des bibliothèques universitaires du Québec (PBUQ) est un regroupement des directions des bibliothèques des universités québécoises. Créé en 2019, il vise à favoriser la collaboration et la concertation entre ces institutions afin d’optimiser les services offerts à la communauté universitaire (Partenariat des bibliothèques universitaires du Québec, 2024). Le PBUQ s’engage dans divers aspects, tels que la distribution des ressources documentaires, l’expansion des collections numériques, la négociation de licences et la promotion de la formation en information et de l’alphabétisation informationnelle. Il joue un rôle clé dans l’amélioration continue des services et des ressources offerts aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs des universités du Québec.
La Fédération des milieux documentaires (FMD) est une organisation québécoise qui a été fondée en 1973 sous le nom d’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED). Elle rassemble différents professionnels du domaine de l’information documentaire, notamment des bibliothécaires, des archivistes, des techniciens en documentation et d’autres professionnels (Fédération des milieux documentaires, s.d.). L’objectif principal de la FMD est d’encourager les échanges et les liens entre ces professionnels, ainsi que de faciliter l’accès à des informations fiables et pertinentes. Elle s’engage également dans le perfectionnement continu des méthodes et des ressources propres au secteur. De plus, elle assure activement la promotion et la reconnaissance des métiers de l’information au sein de la province.
Cadre législatif
La législation québécoise ne comporte que peu de lois déterminant le statut, les rôles, les obligations et les modalités des bibliothèques, quel que soit sont type. Ainsi, à l’heure actuelle, la seule loi québécoise spécifiquement élaborée pour les bibliothèques est la Loi sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec (2004), qui remplace la précédente Loi sur la Bibliothèque nationale du Québec, par la fusion de BNQ et de ANQ en 2006. Cette loi inclut notamment le Règlement sur le dépôt légal, qui répond à la mission de l’institution de « rassembler, de conserver de manière permanente et de diffuser le patrimoine documentaire québécois publié et tout document qui s’y rattache ».
Cette loi concerne également toutes les bibliothèques publiques du Québec, du fait que BAnQ les chapeaute. Ainsi, comme le déclare l’article 15 du chapitre 2 « Missions et Pouvoirs » de la loi, l’institution se doit de « susciter la coopération entre les bibliothèques publiques et les autres réseaux de bibliothèques et agir comme bibliothèque d’appoint pour l’ensemble des bibliothèques publiques du Québec » ainsi que de « développer et mettre à la disposition des bibliothèques publiques des services de soutien et d’expertise technique ». Les bibliothèques publiques sont également régies selon les chapitres 3 « Bibliothèques publiques et centres régionaux de services aux bibliothèques publiques » et 5 « Dispositions transitoires et finales » de la Loi sur le ministère de la Culture et des Communications (1994), qui ont pris la place de la Loi sur les bibliothèques publiques (1959) abrogée en 1992. Ces chapitres légifèrent sur certaines modalités de soutien du ministère quant aux besoins, objectifs de services et moyens des bibliothèques publiques. Cependant, les bibliothèques publiques relèvent plus d’une municipalité au niveau réglementaire et budgétaire. Ainsi, on peut voir qu’en plus de la tutelle de la BAnQ, leur réglementation dépend aussi en grande partie de leur municipalité, d’après l’article 7 du chapitre 2 « Culture, loisirs, activités communautaires et parcs » de la Loi sur les compétences municipales (2005), où les bibliothèques publiques sont explicitées comme « des services culturels, récréatifs ou communautaires ». Malgré cela, cette loi ne comporte pas beaucoup d’autres précisions quant aux bibliothèques, et « [p]uisqu’aucune politique ni législation ne vient encadrer le financement des bibliothèques publiques par les municipalités, celles-ci financent les bibliothèques selon leur bon vouloir. Cela a pour effet que de nombreuses disparités existent partout sur le territoire. » (Legault, 2016, p.65) Enfin, les bibliothèques publiques sont guidées par les Lignes directrices pour les bibliothèques publiques du Québec de 2019 (révision de la version de 2011) financé par le ministère de la Culture et des Communications et élaborées par l’ABPQ, le Réseau BIBLIO et BAnQ. Ce document d’environ 150 pages est « un outil pratique et accessible élaboré pour faciliter le travail au quotidien dans les bibliothèques, inciter les instances décisionnelles et les gestionnaires à reconnaître le caractère prioritaire de ce service public et encadrer les projets de construction et de rénovation. » (ABPQ, Réseau Biblio et BAnQ, 2019, p.7)
Pour ce qui est de la législation couvrant également d’autres types de bibliothèques que publique, le Règlement sur l’acquisition de livres par certaines personnes dans les librairies agréées de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre (1981) impacte l’acquisition de documentation par les bibliothèques municipales, mais aussi scolaires, collégiales, d’enseignement privé, gouvernementales et médicales, puisque cette acquisition doit être faite chez des librairies ou distributeurs agréés, sur territoire québécois. Le reste de la législation est cependant plutôt de l’ordre de lois qui ne mentionnent pas nécessairement les bibliothèques ou de codes, chartes et déclarations provenant des bibliothèques québécoises elles-mêmes. Ainsi, certaines lois fédérales sont prises en compte dans le fonctionnement des bibliothèques, par leur rapport à la législation entourant l’information, telles la Loi sur l’accès à l’information (1985), la Loi sur la protection des renseignements personnels (1985) ou encore la Loi sur le droit d’auteur (1985). Des codes de valeurs et missions ont également été élaborés par les bibliothèques, telle la Charte des droits des lecteurs (1976) qui postulent la défense du droit et de l’accès à l’information et à la liberté intellectuelle, adoptée par l’Association des bibliothécaires du Québec/Quebec Library Association (ABQLA), l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) et la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ) lors de sa création. Il existe également des codifications encadrant le travail des bibliothécaires, tels les Règles d’éthique des membres de la corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (2005) et le Code d’éthique de FCAB-CFLA (2018), ce dernier étant un code déontologique canadien. Enfin, la Déclaration des bibliothèques québécoises adoptée en 2016 par la Table permanente de concertation des bibliothèques québécoises, est un manifeste explicitant le rôle fondamental de toutes les bibliothèques dans la communauté, celles-ci « étant des carrefours d’accès à l’information, à la documentation et à la culture, des centres d’apprentissage et de soutien à la recherche, des espaces d’appropriation et d’usage technologique, des leviers socio-économiques, des lieux de rencontres et d’échanges, des lieux de médiation et de développements culturels. » (Association des bibliothèques publiques du Québec, s. d. 2)
Références
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Association des bibliothécaires du Québec/Quebec Library Association, l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation et la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec. (1976). Charte des droits du lecteur. https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1979-charte-des-droits-du-lecteur.pdf
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Deschênes, G. (2013). Devise du Québec, La. Dans L’encyclopédie canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/devise-du-quebec-la
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